Le ministre des Télécommunications voit l’étau judiciaire se resserrer. Alors que des réquisitions ciblent son patrimoine, des documents de décharge versés au dossier renforcent les soupçons d’un rôle actif dans la gestion controversée du projet.
Le dossier du marché controversé de 2,4 milliards FCFA du Parc des technologies numériques (PTN) continue d’ébranler l’ancien ministre des Télécommunications, Me Moussa Bocar Thiam, désormais dans le viseur du Pool judiciaire financier (PJF).e
Après l’incarcération de l’ex-directeur général Bassirou Abdoul Ba et de son Responsable administratif et financier Ismaïla Thimbo, la justice a adressé des réquisitions aux notaires et aux institutions bancaires pour établir un inventaire détaillé du patrimoine de l’avocat.
Depuis l’étranger, l’ancien ministre clame son innocence et dénonce un « acharnement politique ». Dans une déclaration transmise à L’Observateur, il affirme :
« Il n’a absolument rien à se reprocher et il n’est ni auteur, ni complice, ni commanditaire, ni bénéficiaire d’un quelconque détournement de deniers publics. Jusqu’à l’extinction du soleil, aucune prévarication de ressources publiques ne saurait lui être imputable. »
Adoptant un ton défiant, il ironise sur ses détracteurs :
« Ceux qui rêvent de le voir comparaître devant la Haute Cour de Justice doivent d’abord asseoir une accusation crédible, sérieuse, apolitique, avec des indices graves et concordants. »
Mais l’affaire prend un tour plus compromettant. Devant les enquêteurs, Bassirou Abdoul Ba a affirmé avoir refusé dans un premier temps d’utiliser des fonds destinés à un autre projet pour financer le marché contesté, ramené par l’Ageroute à une valeur réelle d’environ un milliard de FCFA. Il soutient avoir finalement cédé sous la pression de son ministre de tutelle, après réception d’une note écrite de décharge.
Ces documents, désormais aux mains du parquet financier, constituent des pièces sensibles qui renforcent les soupçons sur Moussa Bocar Thiam. Si ce dernier continue de transformer la menace judiciaire en tribune politique, les juges, eux, scrutent minutieusement son patrimoine, à la recherche d’indices d’un éventuel enrichissement illicite.
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