Mendy a violemment tabassé son voisin M. Sène qui l’a accusé à tort de recel d’ordinateur. Traduit en justice pour coups et blessures volontaires ayant occasionné 60 jours d’incapacité temporaire de travail, le concessionnaire de véhicules comparaissait hier, à l’audience des flagrants délits de Dakar.
Suite à la dénonciation de son voisin M. Sène, I. Mendy a été arrêté et déféré au parquet pour recel d’ordinateur. Mais, il a été libéré par le procureur puisque le délateur s’est rétracté. Au lieu de porter plainte pour diffamation, I. Mendy a tendu un guet-apens au voleur qu’il a bastonné jusqu’à l’évanouissement. Secouru par des riverains, M. Sène a été transporté d’urgence à l’hôpital où la blouse blanche lui a délivré un certificat médical attestant d’une incapacité temporaire de travail de 60 jours.
Un document médical qu’il a joint à sa plainte pour coups et blessures volontaires. Appréhendé, Mendy s’est offert cette fois un ticket pour la prison. Écroué le 8 décembre dernier, il a été jugé hier, par le tribunal des flagrants délits de Dakar. A l’en croire il descendait du boulot quand des policiers sont venus chez lui pour le cueillir. Mais, son voisin s’était dédit durant leur garde à vue. Quand le procureur l’a relâché après son déferrement, il est parti à la recherche du malfaiteur à bord de son véhicule. « Au cours de notre bagarre, il a fait une chute.
Et je l’ai abandonné sur les lieux », a allégué le prévenu qui conteste avoir infligé des blessures à la victime. Pressé de questions par la déléguée du procureur, le prévenu fait son mea culpa. « J’ai agi sous l’emprise de la colère. Je présente mes excuses », a-t-il dit, d’une voix basse. Devant les enquêteurs, le plaignant a confié avoir été pris à partie par le prévenu et son ami L. Gassama. Une version que l’habitant de la Médina a balayée d’un revers de main. D’après ses dires, son copain n’a pas levé sa main sur la victime.
Dans ses observations, la représentante du Ministère public a relevé que la durée de l’incapacité temporaire de travail renseigne sur la violence des coups. « N’eût été les riverains on allait assister à un meurtre ou une tentative de meurtre », s’est indignée la parquetière qui a sollicité cinq ans ferme. Une peine jugée sévère par le conseil de la défense qui a demandé au tribunal d’accompagner les parties dans une dynamique d’apaisement. D’après Me Abdoulaye Tall, la partie civile a accordé son pardon au prévenu. Il l’avait notifié au substitut du procureur. « La famille du prévenu a pris en charge tous les frais médicaux de la partie civile. Ce sont des voisins. Leurs maisons sont côte-à-côte », a fait remarquer l’avocat qui estime que son client est tombé dans le piège de la colère. Au final, le juge a infligé une peine d’avertissement de six mois avec sursis au prévenu.
KADY FATY