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Mort d'Idrissa Goudiaby : L'autopsie dévoile deux contradictions
Mort d'Idrissa Goudiaby : L'autopsie dévoile deux contradictions

Mort d’Idrissa Goudiaby : L’autopsie dévoile deux contradictions

Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Ziguinchor a ordonné une troisième et dernière expertise médico-légale sur le corps de Idrissa Goudiaby. Ce qui lui permettra d’avoir un avis tranché sur les conditions dans lesquelles ce dernier est mort, car il a été noté de sérieuses contradictions entre les résultats de l’expertise initiale et ceux de la contre-expertise. Si la première autopsie avait évoqué «une mort violente par choc hémorragique suite à une plaie pénétrante du cou causée par une arme blanche contondante et tranchante comme une hache ou un sabre», la contre-expertise, elle, demandée par la famille du défunt, révèle que les «lésions présentées par Idrissa Goudiaby sont compatibles avec une mort violente par arme à feu avec orifice d’entrée (…), responsable du choc hémorragique et du décès».

Idrissa Goudiaby est mort lors des manifestations  le 17 juin dernier, lors des manifestations interdites de Yaw ? Les deux versions des médecins légistes sont tellement contradictoires qu’il est difficile de se faire une opinion. «La contre-expertise a donc établi les conclusions suivantes : les lésions présentées par M. Idrissa Goudiaby sont compatibles avec une mort violente par arme à feu avec orifice d’entrée endo-buccale, commissurale droite et orifice macétéro-parotidien droit, responsable d’un choc hémorragique et du décès, d’une plaie par arme à feu à gros calibre utilisée à distance, c’est-à-dire ni à bout portant ni à bout poussant, ayant été évoqué dans les opérations d’autopsie», note le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Ziguinchor, qui a tenu hier un point de presse. Pour lui, la contre-expertise, parlant d’arme à feu de gros calibre, ne démontre pas le type pour permettre une véritable enquête balistique. En plus, il juge mineures «les lésions signalées à l’intérieur de la bouche du défunt et à l’extérieur de sa boîte crânienne par rapport à l’emploi d’une arme de gros calibre». Alors que les conclusions de la première expertise évoquaient une «mort violente par choc hémorragique suite à une plaie pénétrante du cou, causée par une arme blanche contondante et tranchante».

Le procureur ordonne une troisième expertise

S’il ne tranche ni pour la première expertise ni pour la seconde, le chef du Parquet de Ziguinchor rappelle que «les armes (couteau tranchant, comme arme à feu) ne sont pas suffisamment édifiantes». En attendant le troisième avis, Pape Ismaïla Diallo révèle que l’enquête est toujours en cours, mais aussi que 5 témoins oculaires de la tragédie ont été auditionnés par la police. «Quatre ont confirmé la thèse de la mort par balle réelle, sans être en mesure de donner des indications sur l’identité du tireur, et que ces derniers ont confirmé que le défunt avait été touché au cou», note le procureur de la République. «Une enquête de police est un tout homogène et qu’aucun élément de la procédure ne doit être négligé. Les rapports médicaux-légaux et procès-verbaux constatant les infractions, ne valent qu’à titre de simples renseignements», ajoute Pape I. Diallo, qui assure qu’il travaille «à la manifestation de la vérité» pour retrouver le coupable, de «quelque bord qu’il se situe».


Il a ordonné une nouvelle et dernière expertise médico-légale, en guise «d’arbitrage», pour avoir un dernier avis après qu’il a constaté des différences notoires dans les conclusions. «Une nouvelle et dernière expertise s’impose au regard des contradictions entre experts, notamment sur l’orifice d’entrée et la nature de l’arme. Un arbitrage doit nécessairement être fait afin que tout le monde soit définitivement édifié», note M. Diallo, qui annonce la poursuite des investigations «pour que jaillisse la vérité». Il annonce la saisine éventuelle d’un juge d’instruction. «Nous tenons à rassurer l’opinion que dans l’affaire Idrissa Goudiaby, l’ouverture d’une information judiciaire, avec la saisine d’un juge d’instruction, est sérieusement envisagée parce qu’aucun moyen légal ne sera négligé pour mettre la lumière sur cette affaire», rassure le patron du Parquet de Ziguinchor.
Il faut rappeler que Idrissa Goudiaby et Alexis Diatta ont trouvé la mort à Ziguinchor et Bignona, lors des manifestations interdites du 17 juin dernier organisées par la coalition de l’opposition Yewwi askan wi, qui protestait contre l’invalidation de sa liste nationale pour les Législatives du 31 juillet par le Conseil constitutionnel.

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