Commerçant, habitant au quartier Arafat de Grand-Yoff, Cheikh D. a sollicité les services de leur femme ménage Ramata N. pour le lavage de ses habits. Mais, il a refusé de s’acquitter du reliquat de 5.000 francs, après avoir versé une avance de 10.000 francs. Pis, il a menacé d’attenter à la vie de sa victime, avant d’attaquer son cousin Serigne Mamouth D. avec une machette. Des actes qui lui ont valu hier, une comparution à l’audience des flagrants délits de Dakar où il a écopé de six mois de prison.
Mis sous mandat de dépôt le 24 novembre dernier, Cheikh D. est poursuivi pour menace de mort, injures, coups et blessures et blessures volontaires ayant entraîné cinq jours d’incapacité temporaire de travail. Le mis en cause s’est montré très violent quand la domestique Ramata N. lui a réclamé ses 5.000 francs. Il a refusé non seulement de lui payer son dû, mais il a débité ses insanités et menacé de mort la jeune dame, laquelle lui a lavé ses vêtements à quelques jours du magal de Touba. Craignant pour sa vie, Ramata est partie à la police avec le cousin de son antagoniste Serigne Mamouth D. pour porter plainte. Quand Cheikh a reçu la convocation des flics, il s’est dirigé directement vers la chambre de son cousin pour lui faire la fête. Prenant peur, Serigne Mamouth s’est enfermé dans la pièce. C’est à la descente du boulot qu’il a finalement subi l’assaut de son protagoniste. « Il m’a administré un coup de poing au visage, avant de sortir la machette qu’il avait dissimulée sous ses habits. Ce sont les autres membres de la famille qui se sont interposés. Sinon le pire allait se produire », a déploré Serigne Mamouth D. à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. À l’en croire, le prévenu l’a mordu au doigt quand il est sorti de sa chambre quelques minutes plus tard pour prendre une douche. « Je me suis désisté de ma constitution de partie civile. Mais, on ne peut plus vivre avec le prévenu sous le même toit. On l’a dit à son père », a confessé Serigne Mamouth.
Prenant la parole, Ramata N. a soutenu avoir réclamé 20.000 francs au comparant quand ce dernier a requis ses services pour le lavage de ses habits. « Quand on est tombés d’accord sur 15.000 francs, il m’a versé un acompte de 10.000 francs. À chaque fois que je lui demandais le reliquat, il proférait des injures et des menaces de mort « , a dénoncé l’employée de maison. Sa patronne Penda D. a confirmé ses dires. Celle-ci a également témoigné en faveur de son frère consanguin Serigne Mamouth D.
Âgé de 27 ans, Cheikh D. a fait des aveux partiels. Il a reconnu avoir échangé des coups de poing et des injures avec ses deux victimes. « Je ne dois rien à Ramata. Je lui ai offert 14.000 francs, après lui avoir payé 10.000 francs », a lâché le commerçant. « La sœur de Serigne Mamouth est gendarme. Ils veulent me faire emprisonner. J’étais pas armé. C’est Serigne Mamouth qui s’est saisi d’un pilon au cours de notre accrochage », a-t-il argué. La déléguée du procureur a sollicité l’application de la loi. Le conseil de Serigne Mamouth a demandé au tribunal d’accorder le pardon au prévenu. L’avocat de celui-ci a formulé la même requête, après avoir payé à Ramata ses 5.000 francs. Rendant son verdict, le juge a infligé une peine de six mois, dont un ferme au prévenu.