Pour préserver l’environnement, le Sénégal fait face aux financements limités de ses projets. C’est ce qui a été noté à la revue annuelle conjointe des performances 2024 du ministère de l’Environnement et de la transition écologique.
Dans le monde, les enjeux environnementaux demeurent critiques avec le changement climatique, la perte de biodiversité, la désertification, les pollutions multiples. En Afrique, les efforts d’atténuation freinés par le déficit de financements adéquats et des facteurs géopolitiques et sécuritaires. Dans le cadre de la Revue annuelle conjointe des performances 2024, le Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique a présenté le rapport annuel de performance (RAP). Ce rapport, structuré en deux parties, présente un bilan stratégique par programme et une analyse de l’exécution physique et financière à travers les RAP des différents programmes. Il a été noté des contraintes et difficultés à savoir le non respect des engagements et des délais / marchés démontrant que la plus part des activités sont saisonnières et intégrées à des processus continues. Il y a également le fait de dépasser la période de réalisation qui compromet souvent les résultats entraînant des reports et reprises de crédits.
En ce qui concerne, la sécurité surtout aux frontières, l’on note des incursions d’étrangers, la non application des droits de poursuite, le manque d’équipements et d’effectifs, les financements limités pour réaliser des projets ambitieux tels que la stratégie nationale de gestion des feux de brousse, le programme de modernisation entre autres. Selon le représentant du ministre de l’économie, du plan et de la coopération, Souleymane Sow, des progrès notables ont été enregistrés en matière de lutte contre la déforestation et la dégradation des terres qui ont permis de porter à plus de deux millions et demi de hectares de formations forestières sous gestion durable. « Des avancées significatives sont également observées dans la conservation de la biodiversité grâce à une gestion renforcée des herbes protégées et des zones humides », dit-il. Et de poursuivre : »Ces efforts ont permis d’atteindre un taux de couverture en herbe marine protégée de 4,29% en 2024 et de suivre 88,9% des espèces clés menacées dans les parcs, les réserves et les aires protégées ». A l’en croire, les risques importants subsistent liés au retard dans le déploiement comme dans la disponibilité des financements pour la production d’énergie renouvelable et le gaz domestique.
Pour le secrétaire général du ministre de l’environnement et de la transition écologique, Fodé Fall, la protection de la nature et de l’environnement contribuent de manière significative à l’amélioration durable des conditions de vie des populations. « Les enjeux environnementaux mondiaux, que sont les changements climatiques, la déforestation, la perte de biodiversité et les pollutions, sont aujourd’hui plus que jamais préoccupants, en particulier pour les pays à revenus modestes comme le Sénégal », dit-il. Et de renchérir : »Il existe encore de nombreux défis à relever avec la pression croissante sur nos ressources naturelles, la pollution, les pollutions persistantes, les effets néfastes des changements climatiques, l’insuffisance des financements accessibles et soutenables, notamment les financements verts, les limites logistiques et humaines des structures chargées de la mise en œuvre ». De son avis, la revue annuelle conjoncte n’est pas un simple exercice administratif.
C’est un moment de vérité, un espace de dialogue et de lucidité où devons collectivement examiner nos réussites, nos faiblesses et nos perspectives d’avenir. « Aujourd’hui, jamais la planète n’a autant lancé l’alerte. Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat nous rappelle l’urgence d’agir. Les conventions internationales sur le climat, la biodiversité, la désertification nous rejoignent à la cohérence, à l’ambition et à l’action collective », martéle-t-il. Il invite à s’amplifier l’action, se territorialiser, et s’institutionnaliser. « Il nous faut construire de nouveaux pactes écologiques avec les collectivités territoriales, les jeunes, les femmes, les entreprises de la société civile. Nous devons transformer les investissements verts en leviers de développement et intégrer systématiquement les enjeux environnementaux dans toutes les politiques publiques », recommande-t-il.