Le projet de loi d’amnistie est adopté en commission des lois, mais nombreux sont ceux qui ont appelé les députés à votre « contre. » Thierno Alassane Sall dit « non » de même que Malick Gackou. A cela s’ajoute les organisations de défense des droits de l’homme et la société civile.
Thierno Alassane Sall lui ne s’en cache pas. Dans son compte X (Twitter), l’ancien ministre de l’énergie dénonce vigoureusement ledit projet de loi. « En tant que député, je ne soutiendrai pas ce projet de loi d’amnistie qui porte une atteinte grave à la mémoire des victimes des manifestations et aux familles en quête de vérité », a-t-il écrit. TAS exige la lumière avant de parler de réconciliation.
Toujours selon le parlementaire, beaucoup de nos compatriotes porteront, à vie, les stigmates de ces événements. « Balles réelles, femmes brûlées vives à bord de bus, jeunes handicapés à vie, avenirs calcinés, université saccagée, biens publics et privés détruits. Des forces présentées comme occultées par des représentants de l’Etat, contredits ensuite par les médias. Nous avons tous été directement ou indirectement meurtris », a écrit le leader du parti La République des Valeurs. Même son de cloche pour Malick Gackou qui l’a fait savoir.
Dans un texte publié hier, il a été catégorique : « je suis contre le vote de la loi sur l’amnistie avec les crimes de sang et je milite fortement pour le vote de la loi sur l’amnistie sans les crimes de sang. » Et d’ajouter : « si cette loi doit nécessairement conduire à la libération immédiate d’Ousmane Sonko, de Bassirou Diomaye Fate et de tous les détenus, nous la devons à Yewwi askan wi et assumer toute la responsabilité. » Seydi Gassama d’Amnesty international parle de dérobade du régime en place ? Selon lui, les autorités sénégalaises ne doivent pas utiliser cette loi comme une excuse pour ignorer les crimes qui ont été commis. La ligue sénégalaise des droits humains se dit outrée par ce désir ardent des autorités qui veulent éponger tous les corollaires qui se sont succédé durant les manifestations de 2021 à nos jours.
Le Secrétariat exécutif national du FRAPP rejette fermement le projet de loi d’amnistie
Une vague de rejets de la loi a été constaté hier. C’est le cas du Secrétariat exécutif national du FRAPP rejette fermement le projet de loi d’amnistie. Selon l’instance, le peuple sénégalais, depuis trop longtemps, a enduré les affres d’une gouvernance marquée par la violence, la répression et des politiques liberticides, des crimes économiques à travers la spoliation de ses ressources naturelles et financières, il est aujourd’hui confronté à un nouvel affront : celui de l’amnistie, une tentative d’effacement des actes criminels et correctionnels commis au détriment de la dignité humaine et des ressources publiques.
Le FRAPP a appelé tous les députés à voter « non » à ce projet de loi d’amnistie avant de réclamer « des procès équitables et que les coupables soient traduits en justice, que la voix des opprimés soit entendue et que la justice triomphe. » « Le Frapp affirme sans ambages sa farouche opposition à cette amnistie qui vise à effacer ces crimes perpétrés depuis plus de 03 ans.
Des milliers de sénégalais ont été victimes d’arrestations arbitraires, d’emprisonnements injustes et de violences policières, mais aussi des crimes économiques de Macky Sall et de ses ouailles », a dénoncé le secrétariat exécutif.
MOMAR CISSE