La contamination des arachides par les aflatoxines fait perdre au Sénégal plus de 60 milliards de FCfa chaque année. Ceci à cause des maladies liées à ce toxique. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée dans le cadre du projet de génération de données de contamination du secteur arachidière par les aflatoxines dirigée par le comité national CODEX et l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
La forte production et d’autoconsommation d’arachide reste la matrice alimentaire la plus contaminée par les mycotoxines en Afrique subsaharienne. Ce qui fait que la problématique de l’aflatoxine constitue une priorité nationale, en raison de ces enjeux économiques. Le comité national CODEX et l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ont réalisé une étude sur la génération de données de contamination des arachides par les aflatoxines. Selon Amadou Diouf, du CODEX, du fait des niveaux élevés de contamination aux mycotoxines des aliments à grande consommation, la toxine de l’Aspergillus est associée de plus en plus à l’augmentation des maladies comme les cancers du foie et les retards de croissance des enfants dans les zones tropicales. « Les enfants peuvent être contaminés à travers le lait maternel par l’aflatoxine M et la consommation directe d’aliments de sevrage», dit-il. L’étude a révélé que les teneurs en aflatoxine sont plus élevées dans le sang des personnes vivant dans les zones où il y a une forte consommation d’arachide et de maïs.
Pour le toxicologue, Oumar Diène, par ailleurs, coordinateur du comité des contaminants, les maladies provenant de ces contaminants sont souvent très sournoises comme le cancer du foie. « Elles sont coûteuses et pour la plupart, le patient succombe. Plus de 60 milliards de FCfa sont perdus chaque année, à cause de ces maladies de l’aflatoxine du fait de la contamination », dit-il. Mody Gaye, expert à la direction de protection des végétaux indique qu’il est reconnu que les bonnes pratiques agricoles donnent de bons résultats, mais couplées avec l’utilisation de l’aflatoxine, restent encore mieux.
«La contamination commence par le sol. Donc si on a des terres contaminées, on aura des récoltes contaminées. Dans les zones avec une forte teneur d’aflatoxine, il y a des endroits où la contamination est extrêmement élevée. Même si les graines sont saines au départ avec un sol contaminé, la récolte le sera aussi », fait-il savoir. Et de poursuivre : «Cette étude montre que dans cette zone, il y a des souches Aspergillus qui sont là-bas et font beaucoup de dégâts. Ce sont des types qui ont la capacité de contaminer avec des souches qui ne sécrètent pas l’Aspergillus ».
NGOYA NDIAYE