Lors de son passage devant l’hémicycle, le ministre des Pêches et de l’Economie maritime a fait savoir qu’il va prochainement rencontrer au moins 17 industriels évoluant dans la pêche. D’après lui, ces industriels sont tournés à l’exportation, surtout du petit pélagique. Mais, sur demande du Président Macky Sall, ils ont accepté de laisser ici au Sénégal, 30% de leurs captures.
Les députés ont adopté avant-hier, samedi 03 décembre, le projet de budget 2023 du ministère des Pêches et de l’économie maritime qui s’élève à 21 473 996 259 FCFA, contre 43 537 000 000 FCFA l’année précédente, soit une baisse de l’ordre de 22 000 000 000 FCFA. Lors des débats généraux, beaucoup de députés ont dénoncé l’attribution des licences de pêches à des bateaux étrangers. Prenant la parole pour défendre son budget, le ministre des Pêches et de l’économie maritime Pape Sagna Mbaye a soutenu qu’aucune licence n’est délivrée au Sénégal sans passer par le circuit de la commission d’attribution de la licence de pêche. Une commission composée, dit-il, de plusieurs représentants du secteur. « Nous avons 127 licences pour les bateaux sénégalais et 25 pour l’Union Européenne (UE), donc moins de 150 licences, là ou d’autres pays comme la Guinée Bissau disposent de plus de 292 et la Mauritanie, plus de 300 licences », indique-t-il.
Pape Sagna Mbaye a manifesté toute sa disponibilité, particulièrement vis-à-vis de l’opposition qu’il invite à l’objectivité et à l’honnêteté de reconnaître que dans le secteur de la pêche, certains efforts ont été faits.
Le ministre trouve qu’une bonne partie des députés est loin de maîtriser les sujets dont ils parlent, notamment sur la pêche. Ce qu’il fustige, c’est que ces parlementaires aient boudé l’hémicycle au moment où il donnait les réponses aux différentes interpellations. « Ils devaient être là pour écouter les vérités premières. Ceux qui ont été les plus virulents, et parfois avec une audace imprudente, ont pris la clé des champs. Mais nous allons faire tout pour être adeptes de la philosophie de la complémentarité et capables d’être sur les hauteurs », a martelé Pape Sagna Mbaye.
Ainsi, dit-il, en faisant la constellation de l’ensemble des accords, le Sénégal est à 65 tonnes qui ne seront plus exportées et vont rester au Sénégal. « Je pense que nous aurons pour 2023, au moins 75 000 tonnes de poissons non exportés et qui resteront au Sénégal. De plus, ce qu’il y a ici, en plus, je pense que même si le marché ne sera pas couvert totalement, le prix va baisser et le produit sera à la portée des populations que nous représentons », a-t-il annoncé, avant de rendre hommage à la pêche artisanale qui est, dit-il, accusée à tort. « Parce qu’on ne peut pas regarder quelqu’un et lui mentir avec conviction, à moins que nous soyons de l’autre bord », a-t-il laissé entendre.