La sortie du Sénégal de la liste des Pays les Moins Avancés (PMA) annoncée vendredi créé la polémique entre le gouvernement et l’Alliance pour la République (APR) qui gérait le pays. Si l’État parle de l’amorce d’un processus pouvant aboutir d’un retrait, les partisans de Macky Sall indiquent que cette annonce date deux (2) ans et le Sénégal avait demandé un moratoire pour continuer à bénéficier encore de quelques avantages à l’aide internationale.
Le gouvernement et l’Alliance pour la République ne parlent pas le même langage sur la sortie du Sénégal de la liste des Pays les Moins Avancés (PMA). Le parti déchu de la dernière Présidentielle apporte ses preuves. Dans un communiqué rendu public, l’APR renseigne que cette sortie a été annoncée il y a deux (2) ans. « Notre pays qui s’y préparait, avait demandé un moratoire pour continuer à bénéficier encore de quelques avantages à l’aide internationale.
Par cette résolution, l’Organisation des Nations Unies vient confirmer avec éclat que grâce à la mise en œuvre efficiente du Plan Sénégal Émergent, le Sénégal a atteint un niveau de développement économique, humain et social suffisant pour ne plus être classé dans cette catégorie », lit-on dans la note. Et de poursuivre : » En effet, un pays est considéré comme éligible pour sortir de cette catégorie des PMA s’il répond à une série de critères sur deux (2) examens consécutifs, réalisés tous les trois (3) ans par le Comité des Politiques de Développement (CDP) de l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Appréciant cette résolution de l’Organisation des Nations Unies, l’Alliance Pour la République se félicite des performances affichées par notre pays à l’issue de l’évaluation, qui atteste et confirme avec rigueur et sérieux, une grande victoire du Sénégal ». Les partisans de Macky Sall rend un hommage à leur leader pour sa vision authentique consignée dans le PSE et son leadership reconnu de par le monde ainsi qu’à ses gouvernements successifs. « Mais aussi, au peuple sénégalais, et aux Partenaires Techniques et Financiers, qui ont incontestablement contribué de façon décisive au progrès économique et social du Sénégal, à travers la transformation structurelle de notre économie, une croissance inclusive et à l’amélioration continue de l’image internationale du Sénégal », se félicitent-ils. A les en croire, en vérité, grâce à une politique bien structurée et articulée autour du PSE, le Sénégal sous la direction du Président Macky Sall, a réussi, par la rigueur, à se hisser au-delà du seuil fixé par l’ONU et relatif au Revenu Par Habitant et à satisfaire aux critères d’évaluation basés sur les indicateurs comme la nutrition, la santé ou l’éducation. « Sur d’autres critères comme la vulnérabilité, l’exposition aux chocs économiques et climatiques, l’évaluation a confirmé la résilience du Sénégal. Aujourd’hui, de nouveaux défis nous interpellent, liés à la sortie de notre pays de la catégorie des PMA. Au-delà de la consolidation de notre rang, il s’agit de la nécessité d’accroitre la compétitivité de l’économie nationale pour maintenir la croissance, étant entendu que sorti de cette catégorie, le Sénégal ne pourra plus bénéficier de certains avantages liés au statut de PMA comme l’accès préférentiel aux marchés internationaux ou des financements concessionnels », estiment-ils.
L’Alliance Pour la République invite les nouvelles autorités, dans le cadre de la continuité de l’État, à consolider et valoriser le nouveau statut du Sénégal, « un héritage positif incontestable du régime sortant, à travers une croissance forte, inclusive et génératrice d’emplois tout en élargissant les programmes sociaux et les accès universels ».
« Il s’agit de l’amorce d’un processus pouvant mener au retrait du Sénégal… »
Le Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, pour sa part apporte des précisions au sujet des allégations faisant état d’un retrait du Sénégal de la catégorie des Pays les Moins Avancés (#PMA). Selon le ministre, il s’agit plutôt de l’amorce d’un processus pouvant mener au retrait du Sénégal de cette catégorie au bout d’une transition de cinq (5) ans, suite à la recommandation du Comité des politiques de développement de l’Organisation des Nations Unies (#ONU). « En effet, le retrait d’un pays de la catégorie des PMA obéit à une procédure au sein des organes compétents du système des Nations Unies », tient-elle à préciser.
Et d’ajouter: »Ainsi qu’il ressort de la résolution A/RES/79/230 du 19 décembre 2024, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, une période de cinq (5) ans a été retenue pour permettre au Sénégal de préparer sa sortie de cette catégorie. C’est au terme de cette période transitoire que le retrait pourrait être prononcé ». Selon le communiqué, afin d’éviter tout bouleversement de son programme de développement, le Gouvernement travaille à l’élaboration d’une stratégie nationale de transition sans heurt,adossée à son nouveau référentiel des politiques publiques intitulé « Sénégal 2050 : Agenda national de transformation ».
NGOYA NDIAYE