Découvrez-le ! Caché derrière les plus grands hits du moment, ce métis africain unique et incomparable mérite certainement votre temps et votre attention. Son prénom ne vous est peut-être pas familier, mais sa signature doit certainement vous dire quelque chose : Tché on the beat ! Grâce à sa capacité à adapter les styles et à intégrer sa touche personnelle à ses beats, sa musicalité africaine séduit les oreilles les plus fines. Écouter Lonkotina de Mia Guissé, Reuguine Tass de Viviane Chidid, Wurus de Wally Seck et bien plus encore peut vous aider à comprendre ce qui fait toute la magie de cet homme. Ce pluriel dans un singulier a réussi à surmonter tous les obstacles pour marquer le monde musical de son impeccable style. Une source d’inspiration pour ceux et celles qui veulent tracer leur propre chemin et atteindre leurs objectifs ! Celui qui s’est récemment essayé au Wolof avec son fameux « yow rek laye top » est aujourd’hui l’invité de choix de votre page people et vaut vraiment le détour. Alors, prêt à découvrir son travail ? Si oui, lisez l’accompagnement de son beat et laissez-vous envoûter !
Qui est Akatché, le beatmeaker qui régale nos oreilles avec ses hits qui sont la rage du moment ?
Akatché est un musicien et compositeur ivoirien d’origine ghanéenne et je réside au Sénégal depuis 2013. Plus connu sous la signature « Tché on the Beat ».
Racontez-nous votre histoire avec le beatmaking : Quel a été le déclic qui vous a poussé à le prendre en main ? Pensiez-vous en faire votre métier ?
Il n’y a pas eu de moment de révélation précis, je considère que c’est venu tout naturellement. J’ai été attiré par la création musicale depuis mon plus jeune âge, alors aujourd’hui je m’occupe de tous les aspects associés à ce domaine, allant de la composition musicale, à la direction musicale et à la production musicale.
Un ivoirien qui produit du son pour des chanteurs Sénégalais ça ne court pas les rues, comment vivez-vous cette expérience ?
Sans aucun doute, c’est une très belle expérience. Je continue à m’adapter et à absorber les concepts du mbalakh rencontrés ici; apportant ma touche personnelle. Avec des influences provenant du Ghana et de la Côte d’Ivoire, il existe une multitude de mélanges et je cherche toujours à apporter une touche de fraîcheur. Lorsque nouveaux artistes et nouveaux projets voient le jour, nous essayons systématiquement de mélanger les styles, abandonnant jamais les limites du mbalakh. De plus, ma méthode de travail est appréciée des autres.
Akatché c’est également plusieurs casquettes : musicien, pianiste, directeur musical, compositeur, producteur…Comment vous faites ?
Il est clair que la gestion n’est pas évidente, mais je suis parvenu à y parvenir. J’ai été beaucoup actif sur scène par le passé, mais j’ai décidé de me consacrer à la composition et à la création de musique. J’ai quitté la scène il y a un moment, mais plus récemment j’ai passé une année avec Kendji Girac, et c’était une expérience très différente de ce à quoi je m’étais habitué. Actuellement, je me trouve principalement au studio, et j’ai souvent des projets de directions musicales qui viennent à moi. Ayant plusieurs projets, je ne peux pas tous les gérer, puisque je suis toujours en formation, en apprentissage. Bien qu’il y ait certains qui réussissent tous à gérer simultanément, ce n’est pas encore le cas pour moi. J’aime vraiment ce que je fais.
Quelles sont selon vous les qualités d’un bon beatmaker ?
Selon moi, un beatmaker talentueux est à la fois créatif et intrépide. Il est ouvert à casser les codes et recherche activement le renouvellement et l’innovation. Il a une passion pour sa création et ne se contente pas de recopier ce qui a déjà été fait.
Comment vous vous y prenez pour vos créations ? Vos influences, vos inspirations ?
Il y a des personnes qui se sentent attirées par des musiques relativement hard et d’autres qui préfèrent des mélodies plus mélodieuses. En ce qui me concerne, je suis aussi, par nature, mélodieux. En d’autres termes, je fais des efforts constants pour transmettre aux auditeurs des sons qui touchent leur cœur. Même si elles ne comprennent pas la langue dans laquelle est écrite la chanson, lorsque la mélodie est bien élaborée, elle a un effet profond. Essentiellement, je prends mon inspiration des vieilles musiques africaines, écoutant principalement des sons dans ce registre « Old School », avant de les réinterpréter et les adapter à l’ère actuelle.
Les feux de l’actualité s’intensifient pour Viviane Chidid, puisqu’elle a gagné un Trace Awards! Vous qui l’accompagniez sur ce chemin depuis un moment déjà que ressentez-vous lorsque vous voyez les fruits de tous ces efforts récompensés?
Je me réjouis grandement pour elle et elle mérite largement cette reconnaissance! Elle fait preuve d’une détermination inébranlable. Nous travaillons ensemble au studio depuis des années, je fais ses compos et je connais bien sa manière de travailler. Son niveau, son nombre d’années de carrière, et sa capacité à produire des résultats exceptionnels lors des sessions sont remarquables. Il n’est pas surprenant que cela ait mis du temps avant que cela soit célébré, mais je suis très heureux pour elle et pour moi-même. Je vois le fait qu’elle soit récompensée pour son travail comme un soutien pour mon travail à moi aussi. Je me réjouis de cette merveilleuse consécration.
Yannick Noah, Soprano, Kendji, Aya Nakamura, Josey, Viviane Chidid, dip, Mia Guissé, Wally Seck…. Autant d’artistes avec lesquels vous avez travaillé, comment s’est fait les link ?
Le directeur artistique d’Universal France m’avait à l’époque présenté à un musicien qui accompagne l’artiste Stromae sur scène. Ce dernier (le musicien) avait beaucoup de responsabilités, il devait gérer Stromae, Soprano, Kendji, Louane. Lors de sa visite à Dakar, ce dernier m’a alors proposé de rejoindre sa tournée en France pendant quelques mois, et c’est ainsi que j’ai accompagné Kendji Girac sur scène. Ce fut une extraordinaire expérience, m’ouvrant à un univers nouveau et me gagnant le cœur des gens. Cependant, je n’ai jamais eu l’opportunité de rencontrer Aya Nakamura, la reprise de sa chanson réalisée étant à l’origine un morceau d’un autre artiste. Josey m’a contacté via Instagram, aimant ce que je faisais. De l’harmonie aussi avec Yannick Noah ! Pour ce qui est de Viviane, C’est parti d’un featuring qu’elle devait faire avec des artistes de la Guinée les Banlieuz’art. . Étant conquise par mon travail, Viviane m’a proposé de créer le tubes de l’été « Wuyuma », chose que nous avons réussi à mener à bien en seulement trente minutes. Dip et moi-même nous sommes rencontrés à Dakar.
Les collaborations qui vous ont le plus marqué ?
Naturellement je dirais Viviane ! Avec elle, quand on travaille on s’éclate fort, l’on fait ce que l’on veut. Il y a aussi les Banlieuz’art de la Guinée, ils m’ont épaté par leur talent. Il y a aussi Josey (de la Côte d’Ivoire), Aida Samb elle a une voix que j’adore je kiff aussi son côté Gueweul. Soprano pour son talent et son humilité, je n’avais jusque-là jamais rencontré un artiste aussi cool.
Un mot sur la production musicale au Sénégal ?
Il y a beaucoup de choses à faire ! Je constate que les gens sont à fond dans le mbalakh mais il se trouve que les gens aiment autres choses. Il y a beaucoup de musique qui viennent de l’extérieur et qui passent bien ici. Ils ont envie de s’exporter mais ils n’ont pas encore trouvé la bonne formule. Ça viendra, il y en a qui travaillent, qui font énormément de recherches, de plus il y a une nouvelle vague de compositeurs qui créent et ça fait plaisir à voir. On entend de nouvelles sonorités, de nouveaux trucs, des artistes qui commencent vraiment à se donner, à oser de nouveaux projets. Dans la production il y a des compositeurs qui arrivent qui essayent des choses. Il y a un bel avenir qui s’affiche à l’horizon.
Peut-on vous qualifier de romantique avec votre « Yow rek laye top », une histoire derrière ?
(Rire) Je ne saurais dire si vraiment à travers ce titre je suis romantique. La personne la mieux placée je crois c’est ma conjointe (dit-il sur le ton de l’humour). Les paroles sont de Bakhaw tout ce que moi j’ai eu à écrire dans la chanson c’est Ne me quitte pas ! Mon rôle a été de composer la musique qui servirait de fond sonore. Un ami producteur et Bakhaw lui-même m’ont encouragé à tenter l’expérience. J’étais d’abord hésitant à cause du choix, qui seul était un défi, de me lancer dans le Wolof. Cependant, lorsque Bakhaw est arrivé à 1h du matin avec un texte prêt, la situation a changé. À partir de là, le processus s’est déroulé facilement. Bien que le titre soit enfin prêt depuis fin Juin, je n’assumais pas complètement le projet. Après avoir présenté le son à plusieurs personnes dont Viviane et leur avoir obtenu leur opinion et leur soutien, j’ai osé le diffuser sur Tik Tok. Une fois encaissée la vive réaction des fans, j’assume aujourd’hui plus que jamais ce titre.
Des projets ?
J’ai des projets « bizarres, » uniques en leur genre ! Certains sont clairs, et d’autres, on verra bien où ça mènera… Mais c’est toujours autour de la musique. Un projet est déjà en cours, j’ai sorti un single en wolof, et je travaille pour le développer. J’ai d’autres projets en cours, que je peaufine soigneusement, prêt à lancer quand ils seront prêts. Et je prends mon temps, pour ne pas me louper au moment de lancer le tout !
ANNA THIAW