Elimane Malick Fall et l’esthéticienne Marième Fofana ont été condamnés à six mois de prison ferme pour avoir fait chanter le nommé Cheikh Touré à la suite d’un massage sexuel. Avec la complicité de sa coprévenue, Elimane Malick Fall a réclamé 5 millions francs à l’oncle de son ami au risque de publier ses ébats sur les réseaux sociaux.
Elimane Malick Fall s’est lancé dans une entreprise de recherche de l’argent sale. Pour ce faire, il a tendu un piège à Cheikh Touré, oncle de son ami du nom de Fallou. Ayant appris que monsieur Touré est cousu d’or, il a instruit sa copine Marième Fofana de le ferrer. La demoiselle a contacté la victime et lui a proposé un massage. Cheikh Touré a fini par grimper au plafond avec Marième Fofana, laquelle a transféré les vidéos à son comparse. Quelques jours plus tard, Elimane Malick Fall a envoyé deux vidéos à Cheikh Touré.
Il lui a réclamé 5 millions francs sous peine de balancer les images sur la toile. Mais, Cheikh Touré ne s’est pas laissé faire. Feignant de céder au chantage, il a donné rendez-vous au délinquant, après avoir fait sa déposition à la brigade spéciale de la cybercriminalité. Alors qu’il espérait recevoir les 5 millions francs, Elimane Malick Fall a été cueilli par les policiers lorsqu’il est allé au lieu de rencontre. Il sera rejoint par son acolyte.
Hier, Marième Fofana a contesté les faits de prostitution en reconnaissant la collecte illicite de données à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. « Le plaignant m’a seulement payé le taxi à 3.000 francs. Après le massage, nous avons couché et je l’ai filmé à son insu », soupire la commerçante et esthéticienne. Son coaccusé a dégagé en touche le proxénétisme. D’après ses dires, il a agi par insouciance. Il n’avait pas envisagé de publier les images obscènes.
Pour diluer sa responsabilité pénale, Elimane Malick Fall a confié qu’il est sujet à des troubles psychiques à cause de la drogue. « Je suis suivi à Mbao », a-t-il lâché. Le parquet a estimé que le proxénétisme n’est pas établi contrairement à la tentative d’extorsion de fonds et la collecte illicite de données. Sur ce, il a requis six mois ferme. Me Fatimata Sall a demandé au tribunal d’accorder une seconde chance aux comparants qui, affirme-t-elle, ne sont pas des experts sinon ils n’auraient pas utilisé leur numéro. À sa suite, le juge a condamné les prévenus à deux ans, dont six mois ferme pour tentative d’extorsion de fonds et collecte illicite de données.
KADY FATY