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DIOMAYE ANALYSE LES RESULTATS DU BAC : « Le taux élevé d’échec est une anomalie à corriger»

L’examen du Baccalauréat a enregistré des performances particulièrement inquiétantes ces dernières années et plus particulièrement cette session 2025. Ce, en raison des défaillances pédagogiques et des orientations par défaut. Décidé à lui redonner ses lettres de noblesse, le Président de la République a annoncé la réforme du Bac.

À l’occasion du lancement officiel des concertations nationales sur l’enseignement supérieur, le président Bassirou Diomaye Faye a appelé à une refondation profonde de l’université sénégalaise. Devant un parterre d’universitaires, de chercheurs et d’acteurs du secteur, le chef de l’État a plaidé pour un système éducatif « débarrassé de l’héritage colonial » et « recentré sur nos réalités culturelles, sociales et économiques ». Le président Bassirou Diomaye Faye a livré un diagnostic sans concession sur les maux qui freinent la performance du système universitaire sénégalais. Il a notamment pointé la nécessité urgente de réformer le baccalauréat et de réaligner les curricula avec les priorités nationales.

Le taux d’échec au Bac, une anomalie à corriger

Le chef de l’État a rappelé les efforts budgétaires déjà consentis par l’État, malgré un contexte économique contraint. « Les œuvres universitaires représentent 46 % du budget du ministère de l’Enseignement supérieur, limitant ainsi les ressources allouées à la recherche », a-t-il souligné. À titre d’illustration, sur un investissement annuel d’environ 1,118 million de francs CFA par étudiant, seulement 483 francs sont dédiés au pédagogique, le reste étant absorbé par les services sociaux. Malgré ces investissements, le taux d’abandon précoce reste préoccupant. Le Président situe une partie du problème à la racine : le baccalauréat. Selon lui, « le baccalauréat sénégalais doit sérieusement être réformé. Le taux élevé d’échec au bac est une anomalie qu’il faudra bien corriger».

Aligner les curricula aux priorités nationales

Le Président a également insisté sur le décalage entre les compétences produites par les établissements d’enseignement supérieur et les besoins réels de l’économie sénégalaise. « Nous sommes face à une évidence : les curricula de formation et les compétences que nos établissements produisent ne sont pas, pour l’essentiel, alignés sur les quatre axes de l’Agenda national de transformation », a-t-il déclaré. Il déplore le faible nombre de techniciens supérieurs, d’ingénieurs, et de diplômés en sciences et technologies, des profils pourtant essentiels à l’industrialisation, à la souveraineté alimentaire et pharmaceutique, piliers de la vision Sénégal 2050.

Le Président Diomaye Faye appelle à un changement de paradigme. « Nos établissements doivent sortir de la vision héritée de la colonisation qui formait en petit nombre les compétences essentielles. » Il se dit convaincu que le pays est capable de former en quelques années des milliers d’ingénieurs et de techniciens, à condition de refondre les curricula et de repenser les méthodes pédagogiques.

Pour le président, il est temps que l’université sénégalaise s’affirme pleinement dans sa singularité. « Nos savoirs sont authentiques. Ils doivent cesser d’être marginalisés au profit de modèles importés qui ne correspondent pas à nos contextes », a-t-il déclaré avec force, affirmant la nécessité d’« un acte de souveraineté scientifique et culturelle ». Parmi les réformes envisagées, figure la reconnaissance des langues nationales et africaines comme leviers d’inclusion et de créativité. Le plurilinguisme, aux côtés du français et de l’anglais, doit, selon le président, être intégré aux curricula pour valoriser l’héritage linguistique du Sénégal et stimuler l’émancipation intellectuelle. Bassirou Diomaye Faye a également insisté sur la réintégration des savoirs traditionnels dans les programmes d’enseignement et de recherche, soulignant la richesse des connaissances ancestrales et leur pertinence dans les défis contemporains.

« Il est temps de valoriser nos propres épistémologies, notre mémoire, nos arts, notre capacité à penser par nous-mêmes », a-t-il martelé, appelant à faire de l’université un véritable levier de transformation sociale et de développement durable. Cette orientation marque un tournant dans la politique éducative sénégalaise. Elle inscrit l’enseignement supérieur dans une dynamique de souveraineté, d’innovation et de réconciliation avec les identités culturelles du pays.

Faire du Sénégal un hub académique africain

Le président Bassirou Diomaye Faye a affiché, devant la communauté universitaire réunie pour le lancement des concertations nationales sur l’enseignement supérieur, sa volonté de hisser le Sénégal au rang de pôle régional d’innovation et d’excellence scientifique.

Saluant les avancées récentes telles que le lancement du premier satellite sénégalais en 2024, le chef de l’État a souligné que la recherche et l’innovation sont des piliers essentiels du développement national. « Notre pays est capable de produire, d’innover et de rayonner dans le monde de la connaissance », a-t-il affirmé.

Pour y parvenir, le président appelle à une refonte de l’organisation de la recherche, axée sur la collaboration entre universités, instituts de recherche et secteur privé. Il a insisté sur la nécessité de créer des plateformes communes, de renforcer l’interdisciplinarité et de faciliter l’accès aux ressources documentaires à travers la numérisation des archives et la mise en ligne des bibliothèques.

Vers un enseignement supérieur inclusif

Face à une assemblée composée de recteurs, enseignants-chercheurs, étudiants et experts de l’enseignement supérieur, le président Bassirou Diomaye Faye a dévoilé sa vision d’une université sénégalaise profondément modernisée et alignée sur les ambitions de la Vision Sénégal 2050. Dans un discours dense et volontariste, le chef de l’État a appelé à « une transformation systémique et inclusive » du système universitaire national, mettant en avant l’impératif d’un enseignement supérieur tourné vers les défis du XXIe siècle. Intelligence artificielle, cybersécurité, data science ou encore réalité virtuelle doivent, selon lui, occuper une place centrale dans les nouveaux curriculums.

« Nous ne pouvons pas former pour former. L’université doit devenir un levier stratégique au service de notre souveraineté alimentaire, pharmaceutique et industrielle », a déclaré le président sous les applaudissements nourris de l’assistance. Autre priorité : l’équité territoriale. Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé son engagement pour un maillage équilibré des infrastructures universitaires dans les huit pôles territoriaux du pays. Il a insisté sur la nécessité de garantir l’accès au savoir à tous les citoyens, « quel que soit le lieu de production et de diffusion de l’effort intellectuel ».

Face à la crise récurrente du calendrier académique – estimée à plus de 400 milliards de francs CFA de pertes en dix ans – le président a annoncé un plan d’urgence pour relancer et finaliser les chantiers universitaires en cours. Il a également appelé à une réforme de la gouvernance universitaire, fondée sur une gestion transparente et une mobilité accrue des enseignants-chercheurs. Enfin, il a souligné que l’université devait cesser de reproduire des modèles malthusiens et former, à grande échelle, les ingénieurs, techniciens et professionnels dont le pays a besoin pour accompagner son industrialisation et relever les défis de la Vision Sénégal 2050.

Le financement de la recherche devient, selon lui, une priorité nationale. Il invite à mobiliser davantage de fonds publics tout en encourageant les partenariats avec le secteur privé et les bailleurs internationaux pour valoriser les résultats des chercheurs sénégalais.

Le président a également salué le rôle croissant des établissements privés d’enseignement supérieur, qui accueillent un tiers des étudiants sénégalais. Il appelle néanmoins à un encadrement rigoureux pour garantir la qualité des formations et préserver l’équité dans le paysage éducatif national. Dans un monde de plus en plus connecté, Diomaye Faye a plaidé pour un enseignement à distance de qualité, soutenu par des infrastructures numériques solides. Il a annoncé d’importants investissements dans la connectivité des universités, l’accès à l’équipement informatique et le développement de plateformes pédagogiques.


Enfin, il a réaffirmé l’importance de l’intégration africaine à travers une plus forte implication du Sénégal dans les activités du CAMES, tout en saluant le travail de l’ANAQSUP pour garantir des standards de qualité. « Le moment est venu de faire de notre enseignement supérieur un levier stratégique de souveraineté, d’innovation et de rayonnement régional », a conclu le président, traçant ainsi les grandes lignes d’un Sénégal des savoirs, des sciences et des talents.

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