Disparités économiques : 61% de la population de Kédougou est pauvre

La région de Kédougou a été choisie cette année pour abriter la journée mondiale de la population. Selon le directeur de la direction du développement et du capital humain. Dr Assane Ndiaye, le Sénégal a ses réalités culturelles. Quand on parle de santé sexuelle ou  la reproduction, il y a de ces terminologies où le pays n’accepte pas. C’est pourquoi le comité d’organisation a actualisé le thème mondial de cette journée. « Il porte sur l’autonomisation des jeunes en vue d’avoir des ménages favorables à la capture du dividende démographique dans un Sénégal équitable et prospère. Le choix de Kédougou se justifie pour plusieurs raisons. Il s’agit de réparer une injustice », dit-il. Et de poursuivre : » Cette région n’a jamais abrité cette journée mondiale de la population au moment où les autres localités l’ont déjà célèbré ». En ce sens, il fait noter que du point de vue démographique, c’est une région pauvre avec un taux de 61%. « Quand on parle de fécondité, Kédougou est aussi au-dessus de la moyenne nationale en matière de fécondité qui est de 4,2, au moment où Kédougou est à 5,2 », souligne-t-il. Il a été noté  un taux de chômage 59,8% pour la tranche d’âge de 15-24 ans pour 46,8% au niveau national.

Sur le dividende démographique, Dr Assane Ndiaye rappelle que les pays occidentaux font face au vieillissement de la population. « Si chaque femme ne donne pas en moyenne 2,1 enfants par femme, en moyenne, cela veut dire qu’au-dessous de ce seuil, la génération ne se renouvelle et finit après par  le vieillissement ou même l’extinction de la  race », indique-t-il. Ce qui de son avis, montre que les mesures coercitives  prises pour réduire leur population, les ont mis en danger.  » La Chine avait fait un couple, un enfant. Mais malheureusement pour eux, la réalité les a rattrapés. Ils sont revenus à des meilleurs sentiments pour lever l’interdiction. Ce qui n’a pas été facile pour leur population habituée à cette méthode », explique-t-il. En ce sens, il rappelle ce que les religions révélées disent sur la croissance de la population.  » Dans le Coran et la Bible, on nous dit de nous multiplier », martéle-t-il.

Pour l’ingénieur staticien, Abou Ba, il faut avoir des enfants de qualité. « Il s’agit d’un enfant  en bonne santé et bien nutri. Plus tard, il doit être productif pour l’économie. C’est cela qu’on appelle un bon capital humain », dit-il. Et d’ajouter: » 50% de la population sénégalaise a moins de 19 ans, 75% a moins de 35 ans démontrant une population extrêmement jeune ». A l’en croire, cette jeunesse doit être un acte qu’il  faut former pour qu’il  ne soit pas une bombe, mais le  dividende démographique qui un bonus démographique. « Ces jeunes doivent être une opportunité, un grand marché, bien formé pour le développement économique et social de la région », dit-il.