L’aluminium des anciens stagiaires sénégalais de la Corée du Sud (ALASCO) a tenu une conférence de partages d’expériences (Knowledge Sharing Seminar) entre la Corée du Sud et le Sénégal. Occasion saisie par les conférenciers d’inviter à s’inspirer du modèle sud-coréen en enseignement bilingue ou en zone rurale.
L’aluminium des anciens stagiaires sénégalais de la Corée du Sud (ALASCO) a fait une étude comparative entre le Sénégal et la Corée du Sud sur le recrutement et le maintien des enseignants en zone rurale mais également sur l’enseignement bilingue. Selon Ismaela Dione, ancien président de l’ALASCO, modérateur de la conférence par ailleurs chargé de l’hébergement pour les JOJ 2026, l’on dit souvent qu’un enseignant débutant risque d’être orienté à Fongolemy. « Cela montre encore une fois déjà l’image, comment on caricature même le fait d’être en milieu rural. Ce qui aujourd’hui n’encourage pas la qualité des enseignements qu’il doit y avoir en milieu rural ou en milieu urbain », dit-il. Et de poursuivre : »Aujourd’hui, que ce soit en zone rurale ou urbaine, nous avons droit à des enseignants de qualité, bien formés. Mais, si on stigmatise à la limite même le fait d’être au village, cela n’encourage pas ». A l’en croire, le Sénégal a intérêt à s’inspirer du modèle coréen qui fait un système de rotation obligatoire au bout de cinq ans. « C’est comme les diplomates au Sénégal pour la première affectation, ils font cinq ans dans une zone choisie par eux-mêmes avec rotation obligatoire à la fin de ce quinquennat », explique-t-il. De son avis, cela permet à un enseignant d’avoir une expérience en ville comme en milieu rural. »Il faut les inciter à rester au village sans pour autant qu’ils sentent un manque à gagner », préconise-t-il.
Sur l’enseignement bilingue, il indique que celui franco-arabe n’est pas bien compris. » Il va des surcharges du programme, de l’insuffisance des horaires de cours alloués aux élèves et au recrutement des enseignants. »Si on n’est pas bilingue, on n’est pas en mesure souvent d’apprécier un cours dans une langue qui peut ne pas être accessible à tout le monde comme l’arabe », martéle-t-il. Il souligne qu’il a été proposé d’aller vers des réformes du programme jugé très surchargé pour améliorer la qualité des enseignements, ou instaurer ce système de rotation des enseignants d’un poste en milieu rural vers un autre en milieu urbain. Il s’agit pour lui de donner des incitations financières ou autres, mais aussi de travailler à ce que les zones rurales soient attractives. « Cela permettra à l’enseignant de rester, faire ses cours, ses recherches et vivre décemment. Ce sont des éléments qui contribuent à lutter contre ce fléau qui fait que les enseignants souvent ne sont pas très à l’aise à être affectés dans des zones rurales », dit-il. En ce sens, des plaidoyers seront faits au ministère à savoir celui de l’Education qui envoie le plus de stagiaires en Corée du Sud. « Les alumni qui reviennent de la Corée du Sud sont gradués, diplômés en master. Ils retournent dans leur zone d’origine ( rurale). Et généralement, il n’y a pas de moyens d’accompagnement pour qu’ils puissent utiliser à bon échéant l’expertise qu’ils ont acquise en terre coréenne. Nous voudrions que l’État considère mieux ces étudiants en les affectant dans des zones qui pourraient bénéficier de leur performance acquise », conclut-il.
A noter que cette réflexion a été les sujets de mémoire deux étudiants sénégalais en Corée du Sud à savoir Abdou Khadre Amar et Abdou Sady.
NGOYA NDIAYE
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