8ème forum international de Dakar: Autonomisation stratégique sécuritaire et économique en Afrique
8ème forum international de Dakar: Autonomisation stratégique sécuritaire et économique en Afrique

8ème forum international de Dakar: Autonomisation stratégique sécuritaire et économique en Afrique

« Face au terrorisme, les Opérations classiques de paix des Nations Unies ont montré leurs limites. Des casques bleus attaqués jusque dans leurs propres bases, sans capacités significatives de riposte, ne peuvent assurément pas protéger des populations menacées par des groupes terroristes…», cette déclaration du président Macky Sall à l’occasion de l’ouverture de la 8èmedu forum international de Dakar sur la paix et sécurité sonne comme un appel au changement des paradigmes en matière de défense et géostratégie pour l’impérative autonomisation sécuritaire et économique du continent africain.

La question sur l’autonomisation est encore à la une des débats à l’occasion du 8eme Forum International de Dakar.  Une question de volonté, c’est du moins l’avis du ministre des affaires étrangères, de la Francophonie et des centrafricains de l’étranger RCA, Mme Sylvie Baipo Temon. Loin des discours politiques et du tintamarre médiatique, l’autonomisation du continent noir provient de la volonté de son peuple et de ses dirigeants. Mais loin des tapages médiatiques et des coups de force anticonstitutionnels, Mme Sylvie Baipo Temon reste et demeure convaincue que l’Afrique peut arriver à son autonomie si toutefois les africains acceptent de travailler ensemble pour trouver des solutions efficaces, équilibrées face aux défis de l’heure.

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 La problématique d’autonomisation n’est pas une problématique dans le sens de recherche de financements car elle déclare que nous en avons les moyens car ce continent est annoncée comme étant l’avenir, en terme de population et de développement économique. En terme de richesse, nous avons les richesses qu’il nous faut. Donc, il nous faut de la volonté. Je pense que 54-55 pays peuvent largement se retrouver sur une table pour une cause commune, qui est celle des conflits des groupes armés et travailler ensemble pour trouver des solutions qui soient efficaces, équilibrées pour tous laisse entendre Mme Sylvie Baipo Temon , ministre des affaires étrangères, de la Francophonie et des centrafricains de l’étranger RCA. 

Pour autant, elle demeure convaincue que cette autonomisation tant chantée pour l’Afrique relève d’une vision. Une vision née de la prise de conscience des enjeux et de défis stratégiques sécuritaires et économiques de la planète et du continent noir en particulier. Une situation qui nécessite plus de solidarité entre les peuples d’Afrique. « Pour pouvoir assurer les défis sécuritaires, il faudrait que nous comprenions les enjeux de l’Afrique. Comprendre les enjeux de l’Afrique c’est comprendre quelles sont les causes de nos conflits. Le monde va mal, il y a beaucoup de conflits dans le monde, il y en a aussi beaucoup en Afrique en particulier. En ce qui nous concerne en Afrique, il nous faut entre nous africains, cesser de nous faire la guerre par procuration. Il est important, parce qu’on voit le plus souvent des africains tuer des africains. Donc c’est malheureux. Parce qu’il y a cette histoire que nous avons connue.  Il faut aussi en tant qu’africains affirmer davantage notre vision, la vision africaine.

 Aujourd’hui si le terrorisme fait des ravages en Afrique, c’est aussi surtout à cause de la déstabilisation de la Lybie. Certains de nos chefs d’État avaient pris la voix pour donner leur avis. Mais celle-ci n’avait pas été entendue à cette époque, d’où l’importance de marquer davantage de solidarité africaine et chercher à peser sur le poids de certaines décisions du monde. Surtout ces décisions qui nous mettent mal aujourd’hui. Nous avons en tant que peuple africain, le devoir de mémoire et nous avons aussi l’obligation vis-à-vis de nos populations. Parce que aussi évidemment pour citer le président Macky Sall, nous avons notre propre problème, notre propre conflit qui date en arrière », propose en guise de conclusion Mme Sylvie Baipo Temon. 

L’appropriation, l’autre élément de riposte 

Si la cheffe de la diplomatie centrafricaine table sur la volonté et une vision commune pour l’autonomisation stratégique sécuritaire et économique du continent africain, le président de la commission de la CEDEAO, quant à lui,  insiste sur l’appropriation des solutions.  
Pour Oumar Alieu Tournay, pour aspirer à une autonomisation, l’Afrique s’approprie impérativement des solutions à ses problèmes. Ce qui passe impérativement par le renforcement des capacités des États pour assurer leur souveraineté. « Si nous sommes d’accord sur la définition des sources d’insécurité dans notre continent, nous devons passer aux réponses qui doivent être les nôtres. Au niveau de la CEDEAO, nous avons compté quelques vingt réponses ou plus qui ont été proposées par ci, par là. Mais malheureusement ce sont des réactions fragmentées. Et cela n’a pas marché parce que les pays qui vont tirer avantage de ces réponses n’ont pas la capacité de participer à toutes ces réponses qui sont fragmentées. L’élément de cette riposte doit être l’appropriation. 

Il faut que l’Afrique s’approprie les solutions à ses problèmes. Et comment pouvons-nous nous approprier ces solutions, ces solutions doivent être nos propres solutions. Nos partenaires doivent être dans la même dynamique. En plus des solutions locales, les partenariats devraient être autour de solutions endogènes. Les solutions locales doivent comporter un certain nombre d’éléments.  Parmi les solutions locales, nous devons inclure les ripostes humanitaires. Comme l’a dit si bien le président Macky Sall, si nous avons des fonds, nous avons les financements nécessaires, nous pouvons offrir des solutions locales », renseigne le président de la commission de la CEDEAO. 

Le renforcement du dialogue, un pilier impératif

L’Afrique est une terre d’opportunité. On a la richesse et le dynamisme de notre jeunesse et de nos femmes. On a des ressources naturelles immenses y compris les terres riches qui devraient nous obliger à ne pas demander aux autres de nous ravitailler par une aide alimentaire, mais plutôt d’assurer notre propre aide alimentaire.  Maintenant les ressources alimentaires nous les avons. Quand vous prenez un pays comme la RDC, le pays sera dans les 20-25 prochaines années à l’industrie automobile, ce que la Russie est aujourd’hui à cette industrie. Ce n’est pas quelque chose qu’il faut négliger. Mais il faut que ça soit bien géré et tirer davantage de ce potentiel positif que nous avons.  Avec 54 pays, si nous devons nous retrouver sur une même table, les ressources pour la paix ne seraient pas aussi négligeables par rapport au niveau où elles sont aujourd’hui. Il faudrait apprendre à mutualiser nos efforts. La question de l’opérationnalisation de cette force en attente, de même le renforcement de nos capacités financières africaines se posent comme une manière de pouvoir sortir de cette situation », mais cela demande plutôt une conjugaison d’efforts, de facteurs et d’idéologies pour construire une Afrique autonome et stable…

 

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