Un rapport d’audit 2017-2024 a été commandé par la Direction générale du Musée des Civilisations noires. Le document, qui retrace la gestion du Pr Hamady Bocoum, y a décelé beaucoup de zones d’ombres et des soupçons de marchés fictifs, de surfacturations, de détournements.
Selon Les Echos, en 2017, année qui a précédé l’inauguration du Musée, survenue le 6 décembre 2018, un montant de 114.319.807 F Cfa a été dépensé sans que les pièces justificatives ne soient fournies pour appuyer les dépenses comptabilisées. Pire, un serveur a été acquis en 2018 auprès d’une entreprise informatique de la place pour un montant de 184.992.252 F Cfa alors que les enquêtes menées par les auditeurs indiquent que son coût réel est de 85.000.000 F Cfa, sur le marché.
Quelques indices laissent croire d’ailleurs que deux entreprises manifestement, faussement concurrentes, car entretenant des liens d’affiliation, auraient détourné l’acquisition du serveur des principes de la concurrence loyale. Le rapport révèle également qu’en 2021, un auditeur interne, Monsieur Dieng, avait découvert que l’Agent comptable de l’époque avait effectué un détournement de près de 100.000.000 F Cfa.
Les auditeurs ont retracé et confirmé ce détournement resté à ce jour sans poursuite ni remboursement. Ces derniers ont également relevé plusieurs points critiques concernant le respect des obligations légales relatives à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) au sein du Musée. Manifestement, le Musée des Civilisations noires n’a pas daigné procéder à des déclarations de TVA précomptées.
Si on ne peut pas encore parler de fait délictuel constaté sur l’achat d’œuvres d’art, le nombre très limité d’artistes (une quarantaine) à s’être partagé une manne d’un milliard dépensé par le Musée entre 2018 et 2023, à cet effet, a incité les auditeurs à recommander l’instauration d’une commission de réévaluation de la valeur des acquisitions des œuvres d’art.
Si les résultats de ces audits devaient être confirmés par une enquête judiciaire, ils indiqueraient que la prédation des ressources dans le domaine de la culture que l’on pouvait penser accidentelle avec notamment ce qui s’est joué autour des fonds Covid serait bien plus structurelle et toucherait même les institutions culturelles les plus prestigieuses.
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Ce pays est vraiment désespérant . Pas un jour ne passe sans qu’il ne soit relaté une malversation financière. On a l’impression que les prédateurs œuvraient à une échelle industrielle. C’était un pillage organisé. Comment les dirigeants de ce pays ont ils pu fermer les yeux. Une seule explication: ceux là même qui auraient dû donner l’exemple, étaient les premiers à monter le mauvais exemple. Il est temps que le sénégalais se remette au travail. L’argent public doit être sacralisé. Il est temps de changer les mentalités. Pour s’enrichir il faut entreprendre. Millionnaire par la politique ou par la haute fonction publique ne doit plus être accepté. Si le nouveau quinquennat se termine avec un assainissement de ces mauvaises pratiques, cela sera déjà une très grande réussite. Ces attitudes abjectes doivent être combattues jusqu’à la dernière énergie.