L’affaire secoue la paisible localité de Bakel, dans l’est du Sénégal. Selon les informations rapportées par L’Observateur, les gendarmes de la Section de recherches de Tambacounda ont mis fin aux activités d’un ressortissant malien, Hndebé Key, alias Bara Guillé ou encore Obama, soupçonné de jouer un rôle clé dans la propagation de contenus djihadistes via plusieurs groupes WhatsApp actifs dans la région du Sahel.
Tout est parti d’une simple information anonyme évoquant la présence à Bakel d’un homme d’origine malienne diffusant des messages à caractère extrémiste. Les gendarmes, flairant une possible menace, se sont immédiatement rendus dans le village de Sinthiou Dialinguel, commune de Bélé, où ils ont procédé à l’arrestation du suspect.
L’exploitation minutieuse de son téléphone portable a permis de confirmer les soupçons : vidéos de propagande, discours glorifiant les attaques terroristes au Sahel, et échanges réguliers avec des contacts basés au Mali. Parmi eux, un certain Boubou Sow, présenté comme l’un des principaux administrateurs de réseaux pro-djihadistes.
Les enquêteurs ont découvert un véritable réseau virtuel composé de sept groupes WhatsApp administrés par les mêmes individus. Particularité : Hndebé Key est le seul à utiliser un numéro sénégalais, ce qui a facilité sa traçabilité.
Parmi ces groupes, le plus influent, baptisé « Iba International 24/24 », regroupe 454 membres, dont neuf Sénégalais. Les échanges y sont majoritairement en peulh, et le logo du panel arbore la photo du fondateur, Iba, connu sur les réseaux pour ses positions hostiles à l’Alliance des États du Sahel (AES).
Trois autres groupes, au nom évocateur de « Désordre », « Bureau Désordre » et « Bureau Caouraal Poulakou 2025 », rassemblent respectivement 451, 6 et 10 membres. Le panel « Caouraal Poulakou 2025 » compte à lui seul 452 participants, dont 28 Sénégalais, tandis que « Yadibé Capitaine Bara Bah » et « Bureau Caouraal Poulakou » en comptent respectivement 92 et 9.
D’après le rapport d’enquête cité par L’Observateur, ces groupes diffusent exclusivement des contenus d’apologie du terrorisme : vidéos de combats, glorification des engins explosifs improvisés, et messages exaltant les groupes armés opérant dans le Sahel.
Face aux enquêteurs, Hndebé Key a reconnu être l’administrateur des sept groupes, tout en minimisant la portée de ses actions. Il a expliqué vouloir simplement « rassembler les Peuls du monde entier pour dénoncer la stigmatisation » dont ils se sentiraient victimes de la part des États membres de l’AES.
Il reconnaît son opposition politique à cette alliance, mais nie tout soutien aux mouvements djihadistes, affirmant qu’il n’a jamais rencontré physiquement ses interlocuteurs.
Malgré ses dénégations, les preuves collectées – notamment les contenus retrouvés dans son téléphone – se sont révélées accablantes. Les autorités ont alors décidé de le déférer au parquet du tribunal de grande instance de Tambacounda pour apologie du terrorisme.
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