L’ancien Directeur de la Loterie nationale du Sénégal (LONASE) a été placé en position de garde à vue à la Division des Investigations Criminelles (Dic) après son audition qui a duré près de 10 tours d’horloge. Il est poursuivi pour détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.
Aussitôt après son installation, le pool financier judiciaire a démarré ses activités. Et c’est l’ancien directeur de la Lonase, Lat Diop, qui a été le premier à être convoqué par les éléments enquêteurs de la division des investigations criminelles (DIC). Cela suite à une dénonciation de l’ancien administrateur de 1Xbet Sénégal Mouhamed Dieng, faisant état d’une remise de plus de 7 milliards F CFA et de l’acquisition d’un immeuble en France. Assisté par ses avocats constitués de Mes Souleymane Diagne, El Hadji Diouf, Cheikh Amadou Ndiaye et Alioune Badara Fall, l’ancien ministre des Sports a balayé d’un revers de main les faits qui lui sont reprochés. « Si je faisais de la malversation, il y aurait un rapport d’un corps de contrôle qui m’aurait épinglé », aurait-il confié aux enquêteurs.
Lat Diop reconnaît, toutefois, avoir reçu la somme de 5 millions F CFA, de la part de 1XBet pour le compte de Guédiawaye Football club. 1XBet est le sponsor officiel du club de football dont il est propriétaire. Les enquêteurs l’ont ensuite confronté aux discussions Wathsapp que Mouhamed Dieng a mis à leur disposition ainsi que d’autres documents. Mais, Lat Diop a maintenu sa ligne de défense. Les enquêteurs ont mis sur la table des déclarations de Mouhamed Dieng, faisant état de l’acquisition d’un immeuble à Grenoble (en France) par Lat Diop. « Je n’ai pas d’immeuble en France. Je ne suis jamais allé à Grenoble », s’est-il défendu. C’est sur ces entrefaites qu’il a été placé en position de garde à vue. Selon certaines indiscrétions, le mis en cause sera présenté au procureur de la République financier ce lundi. S’exprimant après l’audition de leur client, les avocats ont confirmé la garde à vue avant de dénoncer une tentative de liquidation. « C’est une grande déception ! On croyait qu’avec ce régime, on allait avoir une rupture sur les poursuites. Mais force est de constater qu’ils sont partis de la pire des manières. Ils reprochaient à l’ancien régime une tentative de liquidation d’un adversaire politique.
Mais aujourd’hui, ils poursuivent une personne pour détournement de deniers publics sans aucune preuve », a indiqué Me Alioune Badara Fall. Il faut dire que la « traque » des dignitaires du régime sortant ne vient que de commencer. Des anciens ministres et des anciens directeurs défileront dans les prochaines heures devant les enquêteurs.
E. Ndiaye