En raison de l’éloignement de la zone touchée, des obstacles logistiques et de l’insécurité dans la région reculée de Panzi, l’Agence sanitaire mondial de l’ONU (OMS) juge « élevé » le niveau de risque pour les communautés touchées dans cette province du sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC), après l’apparition d’une maladie qui a fait des dizaines de morts en un peu plus d’un mois. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la région est rurale et isolée, et son accès est encore plus difficile en raison de la saison des pluies.
L’agence onusienne estime qu’il faut 48 heures pour l’atteindre par la route depuis Kinshasa. Ces difficultés, associées au manque de moyens de diagnostic dans la région, ont retardé l’identification de la cause sous-jacente. L’insécurité dans la région ajoute un autre niveau de complexité à la réponse.
La possibilité d’attaques par des groupes armés constitue un risque direct pour les équipes d’intervention et les communautés, ce qui pourrait perturber davantage l’intervention. Selon l’OMS, la combinaison de ces facteurs rend la réponse complexe et pose un risque élevé pour la population touchée.
Plus de 400 cas dont une trentaine de décès
Entre le 24 octobre et le 5 décembre 2024, la zone de santé de Panzi, dans la province du Kwango, a enregistré 406 cas d’une maladie inconnue. Parmi ces cas, 31 décès ont été enregistrés. La majorité des cas signalés concernent des enfants, en particulier ceux de moins de cinq ans.
Cette mystérieuse maladie touche particulièrement les jeunes. 40 % des cas déclarés concernent des enfants de moins de 5 ans. D’après les premières données, les symptômes sont proches de ceux d’une grippe. Les malades souffrent d’une forte fièvre, de maux de tête ou encore de toux, d’écoulement nasal et de courbatures. Tous les cas graves ont été signalés comme souffrant de malnutrition sévère.
Au niveau national, le risque est considéré comme modéré en raison de la nature localisée de l’épidémie dans la zone de santé de Panzi, dans la province de Kwango. « Cependant, le potentiel de propagation aux zones voisines, associé aux lacunes des systèmes de surveillance et de réponse, souligne la nécessité d’une préparation renforcée », note l’OMS.
Au niveau régional et mondial, l’agence onusienne juge le risque « faible à l’heure actuelle ». Toutefois, la proximité de la zone touchée avec la frontière angolaise suscite des inquiétudes quant à une éventuelle transmission transfrontalière, et il sera essentiel de poursuivre la surveillance et la coordination transfrontalière pour atténuer ce risque.
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