La réunion annuelle du Countdown 2025 a pris fin ce vendredi, à Nairobi. Les pays africains qui ont part à cette rencontre, ont été invités à avoir une souveraineté de l’information sanitaire en hébergeant leurs propres serveurs.
Le directeur d’African population and health research center (APHRC), Cheikh Mbacké Faye a fait le bilan du Countdown qui s’est tenue pendant de 5 jours dans la capitale Kenyane. « 200 experts de 34 pays de l’Afrique et du monde ont été mobilisés sur la question des données en matière de santé. « C’est un élément extrêmement important qui a permis aux pays africains de parler de leurs données sanitaires », dit-il. Et de poursuivre: « C’est un contexte extrêmement défavorable pour les pays en développement en Afrique mais également pour l’accès à l’information sanitaire de manière globale. Les données des enquêtes vont devoir rester pratiquement inaccessibles comme dans le passé. Mais surtout le fait que les financements en matière de santé allaient au renforcement des systèmes de santé y compris même les outils numériques ou informatiques tels que le DHS2 ». De son avis, focaliser l’attention des décideurs sur cette question pour y de réfléchir, reste un grand succès. « Les données DHS2 sont l’information principale car collectées à l’avance. Mais, il y a beaucoup de problèmes avec la qualité de données et des questions de complétude et de cohérence. Toutes ces questions font que, souvent, quand nous tirons ces données et que nous voulons en tirer quelque chose, les analyser, reste toujours problématique », explique-t-il Ce qui lui fait dire que lors des revues annuelles de données de santé, l’on note des insatisfactions. «Cet atelier a permis de mieux comprendre et d’analyser des données. On les a appris les méthodes d’ajustement », se félicite-t-il. En ce sens, il indique que pour connaître un indicateur, il faut savoir la population qui aurait dû recevoir le service d’ou le dénominateur. « Nos systèmes de santé peinent parce qu’ils ont beaucoup de difficultés à apprécier la population qui aurait dû recevoir le service. Cela peut être une vaccination ou bien quelque chose d’autre », précise-t-il. Il relève des beaucoup d’erreurs dans les projections. Pour y faire face, plusieurs techniques ont été établies
au moins cinq, qui leur permettent à ce que ils puissent faire le choix. «Les femmes qui viennent en consultation prénatales permettent de savoir combien de naissances l’on aura en quelques mois. Certaines ne vont pas aller jusqu’à terme parce qu’on prend en compte les mortes-naissances et nous travaillons sur 42 indicateurs », souligne-t-il. Et de renchérir: «En deux jours, les pays participants y sont arrivés avec un grand résultat. Nous avons vu que tous les pays l’ont fait. Même ceux qui sont nouveaux à savoir les huit qui viennent de nous rejoindre, sont parvenus à avoir des rapports assez élaborés ».
Sur la pérennité de cette initiative, il invite les pays africains à miser sur leur souveraineté sanitaire. « Nous ne pouvons pas avoir nos systèmes de santé gérés financièrement par les bailleurs et partenaires externes à qui, on donne les données et nous ne les utilisons pas, c’est inacceptable. Donc, il est important que dans nos stratégies, dans ce qu’on appelle la souveraineté sanitaire, que les pays africains investissent à ce que les systèmes d’information soient d’abord financés, qu’il y ait de l’investissement pour avoir la capacité à gérer, mais surtout la capacité technique », préconise-t-il. A l’en croire, la plus importante reste l’histoire des logiciels ou des serveurs. «Certains pays ont même leurs serveurs hébergés dans d’autres pays parce qu’un partenaire a payé. Il faut que les gouvernements, dans la décision budgétaire, mettent des ressources pour qu’on ait une autonomie, une souveraineté de l’information sanitaire», recommande-t-il.
NGOYA NDIAYE (Envoyée spéciale à Nairobi)