Selon L’OBS, une scène dramatique a bouleversé, hier le Tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. A.B. Mbengue, émigré de 56 ans, est décédé quelques instants après son jugement, alors qu’il était transféré vers la prison de Rebeuss. L’homme, qui souffrait d’asthme, venait d’être condamné à six mois avec sursis et au paiement de 4,5 millions de FCfa à titre de dommages et intérêts, dans une affaire d’abus de confiance liée à une transaction foncière.
Une affaire d’abus de confiance
L’audience a mis en lumière un aspect inattendu du dossier : les liens d’amitié entre les deux familles. La partie civile, A. Mboup, a déclaré à la barre être une amie d’enfance de l’épouse du prévenu, avec qui elle entretient une relation quasi fraternelle. Elle a même témoigné que, lors de son arrivée en Italie avec son mari, c’est le couple Mbengue qui les avait accueillis et soutenus dans leur installation. C’est dans ce climat de confiance que le couple Mboup-Dione s’était ouvert à leurs amis de leur projet d’acquérir un terrain au Sénégal. A.B. Mbengue les avait alors mis en relation avec son maçon et un ami au Sénégal, qui avaient facilité la transaction avec un certain Bamba Fall, présenté comme propriétaire d’une parcelle à Darou Thioub. La somme de 4,5 millions de FCfa fut envoyée et un acte de cession délivré.
Mais une fois sur place, le couple découvre que la parcelle est litigieuse. Un autre terrain leur est attribué, mais quelques années plus tard, une nouvelle contestation foncière entraîne la démolition de leur construction par la Dscoss. Déçus, A. Mboup et son mari se retournent contre A.B. Mbengue, estimant qu’il portait la responsabilité du préjudice subi.
Le prévenu meurt lors du procès
Face au Juge, la partie civile a soutenu que c’est bien Mbengue qui les avait convaincus, elle et son mari, d’acheter la parcelle et qu’ils lui avaient remis directement l’argent. Le prévenu a nié catégoriquement, appuyé par son témoin I. Kâ. Mais le tribunal a finalement disqualifié les faits en abus de confiance, condamnant l’émigré à six mois de prison avec sursis et à rembourser la somme réclamée. L’affaire aurait dû se conclure avec le verdict. Seulement, l’accusé a semblé malade tout au long de son procès. Affaibli et peinant à respirer, A.B. Mbengue avait eu du mal à se tenir debout durant toute l’audience. À la sortie, l’homme s’est effondré à deux reprises dans la cour du tribunal. Embarqué par les gardes pénitentiaires, il sera terrassé par un malaise fatal à hauteur du rond-point Malibu. Reconduit en urgence au tribunal, son décès a été constaté. Le corps a été transféré à la morgue de l’hôpital Dalal Jam pour autopsie, sur réquisition du Procureur.
Dans son quartier de Fith Mith, à Guédiawaye, la nouvelle a provoqué une onde de choc. Les proches du défunt dénoncent à la fois «l’injustice» d’une accusation et la «fatalité» qui a poursuivi Mbengue jusque dans ses derniers instants.
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