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Un malheur ne vient jamais seul. Son mari, Ismaël Kanté, interné dans une clinique de la place, Mona Alexia Flory Vodi dite Alexia Kanté a été jugée hier lundi, par le tribunal des flagrants délits de Dakar, pour mise en danger de la vie d’autrui et exercice illégal d’une fonction réglementée. Reconnue coupable, elle a écopé d’une peine d’emprisonnement de six mois, dont un ferme.
La trentaine bien sonnée, Mona Alexia Flory Vodi se frottait les mains avec son business. De nationalité ivoirienne, elle faisait le tour de plusieurs pays d’Afrique pour aider les femmes à avoir un « corps de rêve ». Lors de son dernier séjour à Dakar, elle a été dénoncée par une de ses clientes du nom de M. D Niang. Celle-ci a confié aux enquêteurs qu’elle ressentait des douleurs aux fesses après avoir pris les injections de l’esthéticienne.
Arrêtée en même temps que son mari par les éléments de la Sûreté Urbaine, la mise en cause a été inculpée pour mise en danger de la vie d’autrui et exercice illégal de la médecine. Son époux, Ismael Kanté qui lui servait de comptable, a été libéré suite à son défèrement.
Jugée par le tribunal des flagrants délits de Dakar hier lundi, Mme Kanté nie les faits. Titulaire d’un Master 2 en Droit des Affaires dans un Institut au Canada et mère de trois enfants, elle explique : « J’ai fait une formation en soins esthétiques dans un Institut en France. J’ai pratiqué ce métier au Bénin, au Togo, en Côte d’Ivoire….C’est la deuxième fois que je viens à Dakar. J’ai eu trois clientes. Chaque injection au niveau des fesses coûte 50.000 francs. Je peux la faire deux à trois fois en fonction du besoin de la cliente. Pour le remodelage du nez, j’introduis un fil sous cutanée ».
Et le juge de lui lancer : « Dès l’instant que vous faites de l’injection, vous êtes dans la médecine. Les soins esthétiques se limitent à la périphérie. Ce que vous faites comporte un risque que vous n’êtes pas capable de mesurer. Ça peut entraîner une paralysie ». Suite à ces observations, Mme Kanté a laissé entendre qu’elle ignorait que son activité est interdite au Sénégal. « Je n’ai jamais eu de problème avec une cliente. Si l’injection rate, j’ai un produit remède », rassure l’ex de DJ Arafat, le célèbre chanteur ivoirien, décédé dans un accident de moto.
Me Étienne Ndong : « Son mari a fait un début d’Avc… »
Dans son réquisitoire, le substitut du procureur a souligné que la prévenue a reconnu qu’elle fait des anesthésies. « Ce qui est un acte médical. Elle pose des actes médicaux dans une chambre d’hôtel, sans aucune précaution », dénonce le maître des poursuites qui a requis deux ans de prison, dont six mois ferme.
Pour sa part, la défense a écarté le délit de mise en danger de la vie d’autrui. Selon Me Abdoul Daff, sa cliente n’a jamais fait d’incision. Et, elle a de très bons résultats au Sénégal. Son confrère, Me Étienne Ndong, a plaidé le défaut de production d’un certificat médical. « La prévenue n’est pas venue au Sénégal pour violer les lois. Tout le monde la connaît en Côte d’Ivoire et sur les réseaux sociaux. Elle travaillait dans une banque. Mais elle a tout laissé pour la mode et la beauté. Elle est à terre. Il faut que nous l’aidions à se relever. Son mari est interné dans une clinique de la place. Il a fait un début d’Avc (Accident vasculaire cérébral) », déballe la robe noire.
Lors de son délibéré, le président du tribunal a infligé une peine de six mois, dont un ferme à la prévenue. Il a disqualifié l’exercice illégal de la médecine en exercice illégal d’une fonction réglementée.
