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Aly Fall, Journaliste, Communicant et ancien du SYNPICS
Aly Fall, Journaliste, Communicant et ancien du SYNPICS

Aly Fall, Journaliste, Communicant et ancien du SYNPICS: ‘’Le patron de presse, qui est politique, doit respecter le choix de son employé de ne pas épouser ses idéaux’’

Au Sénégal, la séparation entre le journaliste et son employeur est devenue comme une tendance, une rupture qui s’opère sans prévenir et le plus souvent d’une façon inattendue. Des exemples patents peuvent être cités comme c’est le cas de Pape Alé Niang-El Hadji Ndiaye en décembre 2018 ; Aïssatou Diop Fall-Sidy Lamine Niass en 2012 et la récente rupture entre Mansour Diop et Bougane Guèye survenue ce 5 février en pleine émission.  Entretien…(Aly Fall, Journaliste, Communicant et ancien du SYNPICS)

Quelle lecture faites-vous des patrons de presse au Sénégal en l’occurrence ceux qui ont une casquette politique ? 

«Je n’ai aucune appréciation particulière sur les patrons de presse et leur travail. Chacun est libre de tracer sa ligne éditoriale et d’afficher son appartenance au clan de son choix. Ceux qui ont choisi d’appartenir à tel ou tel parti sont libres de le faire au risque quand même de porter un sacré coup à leur propre crédibilité. L’autre risque également est d’imposer à leur rédaction une ligne de conduite qui n’est pas toujours souhaitée. On a beaucoup d’exemples dans ce pays. Certains s’affichent fièrement avec le régime en place tandis que d’autres expriment également leur appartenance à l’opposition. Mais que fait-on finalement de la crédibilité de l’information livrée au public. Si vous voyez bien d’ailleurs, les consommateurs de l’information sont devenus très dubitatifs des informations qui leur sont livrées pour ne pas dire que les Sénégalais, dans leur écrasante majorité, ne font plus confiance aux journalistes et c’est vraiment dommage».

Comment doit être la relation entre le journaliste et l’homme politique ?

«Juste une relation professionnelle. Les confrères doivent avoir à l’idée que leur patron qui a choisi de faire de la politique n’est pas leur ami et ils ne sont pas obligés non plus d’être leur béni oui-oui. Tous ces patrons qui ont maintenant une tunique politique roulent pour leurs intérêts. Ceux qui sont avec le pouvoir veulent jouir des avantages de l’Etat et ceux qui sont dans le camp de l’opposition se positionnent en espérant un changement de régime demain. Donc le journaliste lui, payé pour des tâches bien définies, doit observer la ligne de démarcation et s’en tenir à son travail et éviter de vouloir plaire coûte que coûte à son patron. C’est malheureusement ce qu’on voit maintenant dans les Rédactions. Certains confrères font preuve d’un zèle inexplicable et finissent même par saborder leur propre crédibilité».

La ligne éditoriale d’un organe de presse est souvent difficile à distinguer avec la neutralité dans le traitement de l’information, à quoi s’attendre si justement l’organe de presse en question a un patron politique ?

«De toutes les façons, les organes de presse qui ont choisi la neutralité ne sont pas nombreux dans ce pays et on les connaît, même si c’est très difficile au Sénégal de vouloir être neutre. On est arrivé à un niveau tel dans ce pays, qu’il suffit de parler ou d’écrire, pour qu’on te mette dans un camp. Comme quoi maintenant on appartient par force à un camp. On considère que personne n’est neutre dans ce pays. Si maintenant on a le malheur maintenant de travailler dans un organe qui appartient à un journaliste politique’’, alors là, le chantier devient plus difficile. On a beau vouloir manifester sa neutralité si on tient à sa crédibilité, le nom de l’organe finit par devenir un véritable boulet.  Mais il y a quand même des journalistes qui se battent de par le contenu de leurs articles, pour marquer leur neutralité et leur professionnalisme».

Admettez-vous ‘’l’immixtion’’ d’un patron de presse dans le travail du journaliste en pleine émission ou animation ? (Prétexte : la démission de Mansour Diop du groupe D’Média).

«Ah non, je trouve que c’est manquer de respect à un journaliste que de vouloir l’orienter dans ses idées. Le patron de presse, qui est politique, doit respecter le choix de son employé de ne pas épouser ses idéaux. Mais ce qu’on voit maintenant avec l’exemple que vous donnez, c’est de vouloir cannibaliser ses propres employés. Parfois aussi, il faut reconnaître que ce sont les journalistes eux-mêmes qui donnent le fouet à leur patron pour se faire battre avec. Si vous choisissez le zèle pour manifester votre soutien à votre employeur, ne soyez pas étonné demain, qu’il vous manque de respect devant tout le monde et vous l’aurez voulu».


 

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