Cedeao: Le Mali compte sur la Guinée et la Mauritanie

Le Mali ne compte pas du tout croiser les bras face aux dures sanctions de la Cedeao. Les autorités de transition ont vite réagi pour essayer de contourner l’étau qui se referme sur le pays.

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Et pour ce faire, elles comptent sur deux voisins, principalement : La Guinée et la Mauritanie.

C’est ainsi que des émissaires ont été envoyés dans ces deux pays pour tenter de convaincre les autorités guinéennes et mauritaniennes de servir de palliatif aux manquements qui seront notés dans les transactions commerciales au Mali, ce qui risque d’étouffer dangereusement le pays.

Abdoulaye Diop, le Ministre des Affaires étrangères, de l’Administration territoriale, des Transports, de l’Économie et du Commerce (ce qui fait cinq ministères au Sénégal), est à la tête d’une forte délégation pour réussir sa mission. Il est toujours porteur d’une lettre du Colonel Assimi Goïta à ses homologues.

La Guinée est déjà assez ouverte pour toute forme de collaboration avec les autorités maliennes. Car, même si le pays fait partie de la Cedeao, le Colonel Doumbya n’apprécie pas du tout avoir été snobé par ses pairs dans la prise de décision contre le Mali. Et très tôt, les autorités guinéennes avaient exprimé leur solidarité et le fait que leurs frontières ne seront pas fermées.

Mieux, la Guinée est d’autant plus solidaire au Mali qu’elle traverse, elle aussi, une période de transition dont la durée est encore non-élucidée. Et qu’elle pourrait encourir les mêmes sanctions.

Du côté mauritanien, la situation est plus complexe. Même si le pays n’est pas membre de la Cedeao, il entend entretenir de bonnes relations avec l’organisation. La preuve, le président en exercice de l’organisation avait déjà pris les devants pour mettre en garde les autorités mauritaniennes. Et Ghazouani garde de très bonnes relations avec le Sénégal.

Donc, même si certaines activités commerciales existent déjà entre la Mauritanie et le Mali et même si de mini-frets, il n’en demeure pas moins vrai que Nouakchott aura du mal à jouer complètement le jeu du Mali en foulant du pied les desiderata de ses homologues de la Cedeao.

En tout état de cause, les deux pays n’ont pas de ports et assez de personnels techniques et d’appoint pour relayer correctement un pays comme le Sénégal ou même la côte d’Ivoire.

Donc, même si la démarche des autorités maliennes est compréhensible, il n’en demeure pas moins vrai que les difficultés pour ce pays restent entières et qu’il est par conséquent utile de mener une médiation pour le retour à une situation acceptable pour le peuple de Mali.

En tout état de cause, c’est aux maliens eux-mêmes de choisir leurs dirigeants. Un motif de plus pour la junte de choisir une date de transition raisonnable et d’organiser des élections dans les meilleurs délais. Car, en définitive,  les militaires peuvent, eux-mêmes se présenter. Et s’il est vrai que le peuple de Mali a vomi la classe politique actuelle, il n’y a pas de raison, qu’il ne choisisse pas un leader jugé différent des autres ou, pourquoi pas, le candidat de l’Armée.

C’est ce compromis qu’il faut trouver. Ce qui est réaliste si l’on choisissait un an ou deux pour l’organiser. Autrement, il sera difficile pour la Cedeao de céder même si les sanctions sont trop sévères.

Il faut néanmoins reconnaitre que ce ballet diplomatique signifie également que les autorités maliennes ne sont pas prêtes à céder devant l’intransigeance de la Cedeao.

Le bras de fer va encore longtemps continuer ainsi si l’on y prend garde.

Une situation qui sera autant dure du point de vue économique autant pour le Mali que pour ses voisins comme le Sénégal. Le pays de la téranga a été obligé de se plier à la décision de l’organisation sous-régionale malgré lui. Car, il n’a aucune raison de s’acharner sur le Mali qui reste un pays frère et qui, durant ces dernières années, a été frappé par des malheurs de toutes sortes.

Assane Samb

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