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GO : Fouad raconte l'arrivée des Libanais au Sénégal
GO : Fouad raconte l'arrivée des Libanais au Sénégal

GO : Fouad raconte l’arrivée des Libanais au Sénégal

S’il y a des Sénégalais de souche qui ont déjà écrit sur les relations séculaires entre le Liban et notre pays,  il y a de l’autre côté des compatriotes issus du pays du cèdre, qui se sont également distingués dans l’architecture de notre histoire commune. Je ne peux m’empêcher de citer l’érudit Fouad Saleh qui nous narre ici l’arrivée de ses ancêtres sur notre sol.

« Le tout a commencé en 1980. Ils  étaient, comme on dit, les « Banabana », marchands ambulants, installés avec leurs tables pour acheter et revendre.

Ils ne savaient, ni parler le français langue du colonisateur, ni la langue nationale, les gestes remplaçaient la langue.

Ils ont vécu les deux guerres mondiales 14-18 et 39-45.

Ni rue bitumée, ni électricité, allant de village en village, au fond de la brousse, soit à pieds, soit sur des charrettes, transportant sur les épaules de quoi vendre aux populations, parfois même sans monnaie courante, en faisant du troc.

Enfant après enfant, des dizaines au fil des années, ils construisaient des petites baraques en bois, couvertes de paille ou de zinc.

Pour ne pas citer les nombreux villages reculés, ils étaient partout, main dans la main avec le peuple qui n’était pas encore Sénégalais, mais le peuple de l’AOF (Afrique Occidentale Française).

Ils travaillaient dans tous les secteurs. Ils ont vécu la misère, supportant chaleur et sécheresse, le manque d’eau potable, les piqûres des insectes, des serpents et scorpions, un enfant sur le dos, un autre dans les bras en plein travail.

Ils ont appris les langues à leur manière, comptaient avec le bout des doigts, infatigables de jour comme de nuit, ils ont obtenu la confiance des comptoirs Français et celle du consommateur.

Les échanges florissaient, l’amour du travail se répandait, la fraternité naissait, jusqu’à oublier la mère- patrie, faisant des économies, franc après franc.

Ni loisirs, ni repos. Avec courage, dignité et honneur, ne comptant que sur Allah le Très Généreux, ils ne sont pas les bâtisseurs remplaçant les baraques en bois par des immeubles qui montaient de niveau année après année. Ils sont surtout les bâtisseurs de la meilleure fraternité au monde qui est la fraternité sénégalo-libanaise.

Un seul exemple unique au monde: Le Libano-Sénégalais où qu’il rende l’âme, exige à ses enfants, à ses proches qu’il soit enterré dans la terre de la Teranga, la terre qu’il a aimée, la terre qui, pour lui, est pure par la présence des ancêtres serviteurs de l’Évangile et du Coran.

Hommage à nos parents qui ont fait du Sénégal leur deuxième patrie.

Hommage aux ancêtres du pays du Baobab accueillants et fiers, pleins de sagesse, d’amour, piliers sans faille de la fraternité.

Le Sénégalo-Libanais est fils du Baobab comme fils du Cèdre, ne faisant aucune distinction entre ses deux pays, l’un par le sang, l’autre dans le fond du cœur.

 


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