Les Etats-Unis ont pris de nouvelles sanctions contre la CPI pour ses enquêtes impliquant Etats-Unis et Israël. Parmi les juges sanctionnés, figure le magistrat sénégalais Mame Mandiaye Niang du Sénégal.
Les Etats-Unis ont annoncé, mercredi 20 août, prendre de nouvelles sanctions visant deux juges français et canadien, ainsi que deux procureurs, de la Cour pénale internationale (CPI), devenue la bête noire de l’administration Trump. Une décision qui a provoqué la « consternation » de la France et de la CPI.
« Aujourd’hui, je désigne Kimberly Prost du Canada, Nicolas Guillou de France, Nazhat Shameem Khan des Fidji et Mame Mandiaye Niang du Sénégal », pour avoir « directement participé aux efforts déployés par la CPI pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants des Etats-Unis ou d’Israël, sans le consentement de l’un ou l’autre de ces pays », a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, dans un communiqué.
Les Etats-Unis « ont clairement et fermement exprimé leur opposition à la politisation de la CPI », a-t-il ajouté, en soulignant que l’institution basée à La Haye représentait, selon Washington, « une menace pour la sécurité nationale et a été utilisée comme un instrument de guerre juridique contre les Etats-Unis et leur proche allié Israël ».
La CPI rejette les sanctions
La Cour pénale internationale (CPI) a réagi avec fermeté à l’annonce de nouvelles sanctions imposées par les États-Unis contre plusieurs de ses hauts responsables, dont le procureur adjoint sénégalais Mame Mandiaye Niang. Dans un communiqué publié ce mercredi 20 août 2025, la CPI dénonce ce qu’elle qualifie d’attaque directe contre son indépendance et sa mission de justice internationale.
Les personnes visées par ces sanctions américaines sont les juges Kimberly Prost (Canada) et Nicolas Guillou (France), ainsi que les procureurs adjoints Nazhat Shameem Khan (Fidji) et Mame Mandiaye Niang (Sénégal). Washington leur reproche d’avoir pris part à des procédures visant des ressortissants américains et israéliens, jugées illégitimes par l’administration américaine.
La Cour rappelle que ces désignations s’inscrivent dans la continuité de mesures précédentes ayant déjà ciblé quatre autres juges et le procureur de la CPI. Elle estime que ces actes constituent une violation grave de l’indépendance d’une institution judiciaire fondée par 125 États issus de toutes les régions du monde.
Selon la CPI, les sanctions décidées par les États-Unis sont non seulement un affront à l’ensemble des États parties au Statut de Rome, mais aussi une menace contre l’ordre international basé sur le droit, et un mépris envers les millions de victimes de crimes graves à travers le monde.
La Cour souligne son engagement à poursuivre son travail de manière indépendante, en conformité avec le mandat confié par les États parties, sans se laisser intimider par les pressions politiques ou économiques. Elle affirme rester solidaire de son personnel, tout comme des victimes d’atrocités, pour qui la justice internationale représente souvent le dernier recours.
Dans son appel, la CPI invite les États parties et tous ceux qui croient aux valeurs de l’humanité et de l’État de droit à maintenir un soutien ferme et constant à son action, menée exclusivement dans l’intérêt des victimes de crimes internationaux.
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