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sonko diomaye

La patience ne se décrète pas, elle se mérite

Depuis l’arrivée du nouveau régime, un appel récurrent revient dans les discours officiels et chez leurs soutiens : « Le peuple doit être patient. On ne développe pas un pays en quelques mois. »

Sur le fond, cet argument est compréhensible. Le développement est un processus long, semé d’obstacles économiques, administratifs et géopolitiques. Mais sur la forme, ce discours de la patience heurte une réalité : il n’était pas tenu avec la même insistance lorsque ce régime était dans l’opposition.

 De la promesse à l’attente

Durant la campagne, le discours dominant était celui de l’urgence, du changement immédiat, de la fin des souffrances. Ousmane Sonko lui-même avait déclaré ne pas vouloir d’état de grâce.

Résultat : une population exaspérée par le quotidien, fatiguée des promesses, affamée de résultats, attendait un impact rapide, voire spectaculaire.

Or, plusieurs mois après, l’amélioration concrète tarde à venir. D’où ce sentiment de décalage entre les attentes populaires élevées et le rythme réel de l’action gouvernementale.

Dans quelles conditions les Sénégalais peuvent-ils accepter de patienter ?

La patience du peuple n’est pas un dû. Elle ne se commande pas par des discours, encore moins par des rappels à l’ordre. Elle se construit par la confiance. Et cette confiance repose sur quatre piliers fondamentaux :

1. L’exemplarité

Les Sénégalais peuvent attendre, s’ils sentent que ceux qui gouvernent montrent l’exemple :

Une gestion sobre des ressources publiques ;

La lutte effective contre les privilèges injustifiés ;

Une tolérance zéro pour les abus, même venant de proches du pouvoir.

La rigueur morale dans l’exercice du pouvoir est un puissant facteur de légitimation. C’est la base de la patience.

2. La compétence

La population peut patienter si elle constate que les femmes et les hommes nommés sont compétents, qu’ils comprennent les enjeux, qu’ils savent où aller et comment y arriver.

La nomination de profils techniques, compétents et éthiques rassure, même en période de difficultés.

3. La clarté de la vision

On accepte d’attendre lorsqu’on voit le chemin qu’on est en train de prendre, même si c’est long.
Aujourd’hui, malgré les nombreux documents produits, la vision sectorielle du régime reste encore trop floue pour le grand public.

Quelles réformes pour l’école ? Quelle trajectoire pour l’agriculture ? Quel système de santé voulons-nous ? Ce sont ces réponses concrètes qui donnent du sens à la patience.

4. Une communication efficace, cohérente et bienveillante

Les Sénégalais n’ont pas besoin qu’on leur parle avec arrogance, ni qu’on les culpabilise pour leur impatience.
Ils attendent une communication simple, claire, continue, qui explique, rend compte et corrige si besoin.

La pédagogie politique, c’est parler vrai, reconnaître les défis, partager les avancées, mais aussi écouter les souffrances et les critiques sans mépris.

Conclusion

Oui, le développement demande du temps.
Mais le peuple ne demande pas l’impossible. Il demande des repères, des actes forts, une parole honnête et des signes de changement réel.

Car au fond, ce n’est pas la patience qui manque aux Sénégalais.
Ce qui leur manque parfois, ce sont des raisons objectives de continuer à y croire.

« Un peuple peut patienter, s’il sent qu’il marche vers quelque chose. Pas s’il a l’impression d’attendre dans le vide. »


Docteur Cheikh Tidiane MBAYE, CEO du Cabinet L’oeil du Sociologue

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